Économie verte : pour plus de facilitations au profit des investisseurs

Publié par Dk news le 21-01-2019, 17h14 | 7

L’Association des femmes en économie verte (AFEV) a appelé lundi à Alger les pouvoirs publics à accorder plus de facilitations au profit des jeunes désirant investir dans des filières relevant de l’économie verte.

Invitée par le Forum du quotidien El Moudjahid, Karima Bergheul, présidente de cette association, a estimé que la promotion de l’économie verte en Algérie est notamment tributaire du degré d’implication du secteur privé, laquelle implication dépend des facilitations accordées, notamment d’ordre fiscal et administratif.

Mme Bergheul a également plaidé pour doter la commune de plus de prérogatives en matière de collecte des déchets pour faciliter l’opération du tri sélectif de ces déchets par les investisseurs potentiels.

"Il y a plus de vingt ans, les communes étaient responsables de la collecte des déchets avant que cette prérogative ne soit transformée à la wilaya. Cela a posé des problèmes car la réussite d’une telle mission nécessite l’implication directe de la commune", a-t-elle souligné.

Son association, créée en 2013 pour promouvoir l’entreprenariat dans l’économie verte, notamment chez les femmes, souffre également de manque de moyens, selon Mme Bergheul qui a également appelé les autorités à renforcer leurs aides financières destinées aux associations écologiques en Algérie.

Et avec ça, ces associations, poursuit-elle, "arrivent à faire beaucoup de choses sur le terrain mais leur travail n’est malheureusement pas valorisé par les autorités", a-t-elle regretté.

Pour faciliter l’implication des privés dans l’investissement écologique, cette universitaire et chercheuse, spécialisée dans les énergies renouvelable, a proposé, par exemple, de doter le Centre national du Registre de Commerce (CNRC) d’une nomenclature des métiers verts.

"Parfois, le jeune s’adresse au Cnrc pour demander un registre de commerce pour exercer un métier vert mais on lui dit que le métier choisi ne figure pas dans la nomenclature des activités reconnues par le Centre", a-t-elle encore regretté.

Elle a, en outre, suggéré la création d’un couloir vert au niveau des banques pour financer la création des métiers verts surtout que "le problème majeur pour les entreprises vertes demeure l’accès au financement ", selon elle.

L’Association offre un programme de formation au profit des jeunes universitaires notamment pour leur expliquer le processus de création d’une entreprise, activant dans le recyclage, la valorisation des déchets ou autre, ainsi qu’en matière d’accès aux financements bancaires.

Depuis 2015, l’association, créée par un groupe de femmes chercheurs, a formé 150 jeunes universitaires à travers deux programmes de formation et s’apprête à lancer le 3ème programme durant l’année en cours.

Interrogée sur l’avancement du projet du tri sélectif des déchets qu’elle a lancé dans la commune de Bouzareah (Ouest de la capitale), la présidente de l’Afev a assuré que les résultats de ce projets sont très positifs. Un prix du meilleur quartier au niveau de cette commune sera d’ailleurs organisé le 30 janvier en cours par l’association, a-t-elle annoncé.

Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'économie verte est une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l'équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources.

Les métiers verts sont, quant à eux, des métiers dont la finalité et les compétences mise en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser et corriger les impacts négatifs et les dommages sur l'environnement.