Réfugiés et migrants plus exposés aux maladies que les populations des pays d'accueil

Publié par Dk News le 22-01-2019, 16h14 | 2

Les réfugiés et les migrants, même s'ils sont sans doute en bonne santé, peuvent être exposés à un risque de maladie lorsqu'ils sont en transit ou séjournent dans les pays d'accueil. Cela est dû à de mauvaises conditions de vie ou à des ajustements dans leur mode de vie, selon le premier rapport sur la santé des réfugiés et des migrants, publié lundi par l'antenne européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

A partir de l'examen de plus de 13.000 documents, le rapport fait la synthèse des dernières données disponibles sur la santé des réfugiés et des migrants en Europe, ainsi que des progrès réalisés par les pays pour promouvoir leur santé. Il a été élaboré en partenariat avec l'Institut national italien de la santé, de la migration et de la pauvreté (INMP).

"Aujourd'hui, les systèmes politiques et sociaux s'efforcent de réagir de manière humaine et positive aux déplacements et aux migrations. Ce rapport est le premier du genre et nous donne un aperçu de la santé des réfugiés et des migrants dans la région européenne de l'OMS, à un moment où le phénomène migratoire s'accentue dans le monde entier", note le Dr Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe.

A leur arrivée, les réfugiés et les migrants semblent être moins affectés que les populations hôtes par de nombreuses maladies non transmissibles, cependant, s'ils vivent dans la pauvreté, la durée de leur séjour dans le pays d'accueil augmente leur risque de souffrir de maladies cardiovasculaires, d'accident vasculaire cérébral ou de cancer, selon le rapport.

De même, comme il est probable que les réfugiés et les migrants changent leur mode de vie pour faire moins d'activité physique et consommer davantage d'aliments moins sains, ils sont plus exposés aux facteurs de risque des maladies chroniques, poursuit le rapport.

Les déplacements en eux-mêmes peuvent rendre les réfugiés et les migrants plus vulnérables aux maladies infectieuses. Pourtant, le rapport souligne que, par exemple, la proportion de réfugiés et de migrants parmi les cas de tuberculose enregistrés dans un pays hôte varie beaucoup en fonction de la prévalence de la tuberculose au sein de la population du pays d'accueil ou et qu'un pourcentage important de réfugiés et de migrants séropositifs ont contracté l'infection à VIH après leur arrivée en Europe.

Bien que l'on s'accorde généralement à penser le contraire, le risque que les réfugiés et les migrants transmettent des maladies transmissibles à la population hôte est très faible.

"Ce nouveau rapport donne une idée de ce qui doit être fait pour répondre aux besoins tant des réfugiés et des migrants que de la population du pays d'accueil sur le plan sanitaire. Comme les réfugiés et les migrants deviennent plus vulnérables que la population hôte au risque de contracter des maladies transmissibles ou non transmissibles, il est nécessaire qu'ils puissent, comme tout le monde, accéder à des services de santé de qualité en temps opportun. C'est la meilleure façon de sauver des vies et de réduire le coût des traitements, ainsi que de protéger la santé des citoyens résidant dans le pays d'accueil", souligne le Dr Jakab.