Débat national en France A quoi faut-il s’attendre ?

Publié par Cherbal El-Mehdi le 23-01-2019, 17h15 | 13

Lancé sous la pression du mouvement de gilets jaunes qui  maintient depuis une dizaine de semaines une forte contestation de principales politiques publiques du gouvernement Macron, le débat national fait débat sur sa conduite, ses visés et les résultats escomptés. Entamé depuis un peu plus d’une semaine, les premières grandes lignes des attentes des différents partenaires politiques et sociaux commencent à se dessiner.

Un récent sondage d’opinion de la société OpinionWay fait pour la chaine de télévision d’information en continu LCI fait apparaitre que 67% des personnes interrogées trouvent  que ce débat est ‘’une bonne chose’’ ; parmi elles, « 57% des sondés soutenant les Gilets jaunes, mais bien davantage encore par ceux qui ne les soutiennent pas : ces derniers sont 81% à considérer ce Grand débat comme une "bonne chose" », lit-on sur le site lci.fr. Par contre les partisans de l’extrême droite   moins nombreux à soutenir l’initiative sont 46% à dire que c’est ’’une mauvaise chose’’.

Pour mener à bien ce Grand débat national, l’équipe de Macro a soumis un document contenant 33 thématiques susceptibles d’être abordées durant ces joutes populaires. Les premières réticences viennent du fait que la liste ne contient pas quelques sujets brulants, notamment l’impôt sur la fortune ou le relèvement du Smic. Hormis cela, un texte des ‘’gilets jaunes ‘’adressé à Macron comporte également quelques appréhensions, comme par exemple de voir   «  ‘’que le débat se transforme en énorme défouloir de colères, qui n’aurait ni queue ni tête’’  a expliqué, au journal, Mathilde Imer, la coprésidente de Démocratie Ouverte, et l’une des initiatrices de ‘’l’affaire du siècle’’, la pétition dénonçant l’inaction climatique de l’Etat, qui a récolté plus de 2 millions de signatures», rapporte le site 20minutes.fr.

Il est également fait état  de crainte d’une opération de « l’enfumage », selon cette même militante qui ne voit  « aucune garantie sur la transparence des débats et surtout aucun engagement concret du pouvoir sur les débouchés de cette consultation.»

Un sentiment exprimé également par le sondage OpinionWay/LCI qui a   conclu que, parmi les 1007 personnes de l’échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus qui ont été interrogées, « 62% d'entre eux pensent que le président et le gouvernement ne prendront pas en compte les résultats. C'est en tout cas ce que pensent en grande majorité (79%) de ceux qui soutiennent les Gilets jaunes », lit-on sur lci.fr.

Dans une tribune mise en ligne le 15 janvier dernier, le site du quotidien économique latribune.fr souligne, en titre  ‘’la tentation populiste d’Emmanuel Macron’’  et s’interroge sur la capacité de ce rendez vous à combler une fracture profonde induite par la situation ‘’d’incommunicabilité’’ dans laquelle s’est embourbé le président Macron.

Une situation rendue inextricable par « les propos maladroits, voire méprisants, du Président Macron, les décisions du gouvernement prises à contre-courant ou à contretemps, les promesses non tenues d'une vie meilleure. Bref, tout ce qui concourt à diffuser le sentiment que les dirigeants politiques vivent dans une bulle, n'entendent pas les citoyens et ne répondent pas à leurs attentes», ajoute l’auteur de ce papier. Le feront-ils cette fois ci ?