Venezuela : Maduro reçoit le soutien de l'armée

Publié par Dk News le 25-01-2019, 16h17 | 13

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a reçu jeudi l'appui de l'armée face au président du Parlement Juan Guaido qui s'est  autoproclamé la veille "président en exercice" du pays et reconnu immédiatement après par les Etats-Unis et leurs alliés dans la région.

Des médias ont rapporté que le ministre de la Défense vénézuélien, le général Vladimir Padrino, a lors d'une conférence de presse, entouré de tout le haut-commandement militaire, dénoncé un "coup d'Etat" de la part du président du Parlement.

"J'alerte le peuple du Venezuela qu'un coup d'Etat est perpétré contre les institutions, contre la démocratie, contre notre Constitution, contre le président Nicolas Maduro, notre président légitime", a déclaré le ministre.
Huit généraux qui commandent des régions stratégiques du pays ont assuré peu auparavant leur "loyauté et subordination absolue" au président dans des messages diffusés par la télévision d'Etat. "Loyaux toujours, traîtres jamais", ont lancé certains en terminant leur allocution.

Lundi, une brève tentative de soulèvement d'un groupe de militaires avait été rapidement maitrisée par l'armée.Outre l'armée, Nicolas Maduro a reçu le soutien de la Chine et de la Russie qui ont dénoncé les "ingérences extérieures" au Venezuela. Le président russe Vladimir Poutine a exprimé jeudi son "soutien" à M. Maduro dans un entretien téléphonique.

Par ailleurs, Cuba et le Mexique ont aussi maintenu leur appui. De son côté, Juan Guaido, qui se trouvait jeudi "à l'abri" dans un lieu qui n'a pas été précisé, selon une source au sein de l'opposition, continuait à recevoir des messages de soutien de dirigeants d'Amérique et de l'Union européenne (UE), selon les médias.

Mercredi, devant une foule de partisans de l'opposition, qui ont manifesté contre Nicolas Maduro, Juan Guaido, 35 ans, s'est autoproclamé "président en exercice" du Venezuela en vue , a-t-il dit, d'installer un "gouvernement de transition" et d'organiser des "élections libres".

Le président américain Donald Trump a été le premier à le reconnaître comme président par intérim, suivi par une dizaine de pays d'Amérique latine et le Canada. L'UE a elle demandé des "élections libres" et la Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits humains, Michelle Bachelet, a appelé depuis Davos à une "solution politique pacifique".

Des pays notamment occidentaux considèrent comme "illégitime" le deuxième mandat de Nicolas Maduro, investi le 10 janvier, estimant que les élections de mai, boycottées par l'opposition et à l'issue desquelles il a été réélu, n'ont pas été transparentes.

Cette situation de tension politique au Venezuela intervient en pleine débâcle économique dans ce pays pétrolier, jadis prospère et désormais frappé par 'importantes pénuries de nourriture et de médicaments, et soumis à une hyperinflation qui devrait atteindre 10.000.000% en 2019.

Depuis mardi, des foyers de protestation dans le pays ont fait 16 morts, selon des organisations de défense des droits humains. Dans la nuit, des troubles ont éclaté dans des quartiers populaires de la capitale.
Le chef de l'Etat Maduro devait assister jeudi à une session de la Cour suprême, qui a ordonné une enquête contre les membres du Parlement, contrôlé par l'opposition, les accusant d'usurper les prérogatives du président.

En réponse à l'appui de Washington au chef de l'opposition, Nicolas Maduro a annoncé mercredi, devant des milliers de partisans, la rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis et a donné 72 heures à leurs représentants pour quitter le pays.