Histoire

Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni : «Des relations normales avec la France, tributaires du règlement de la question mémorielle»

Publié par Dk News le 27-01-2019, 16h34 | 14
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Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a réaffirmé, samedi à Alger, qu'entretenir des relations normales avec la France était tributaire du règlement de la question de la mémoire, que l'Algérie ne saurait abandonner.

Invité du Forum du quotidien arabophone Ech-chaâb, M. Zitouni a réitéré que «les relations avec l'Etat français ne peuvent être normales tant que le dossier de la mémoire n'est pas réglé», rappelant que «l'Algérie n'a fait que défendre son droit à l'existence» durant sa résistance au colonisateur français, un droit soutenu par de nombreux Français, a-t-il dit.

Connue pour la constance de ses positions, l'Algérie «ne renoncera pas à son droit» et ne se taira pas face aux crimes, au demeurant «imprescriptibles», perpétrés par la France à l'encontre du peuple algérien», a soutenu le ministre.

A ce propos, M. Zitouni a indiqué que les commissions conjointes entre l'Algérie et la France travaillaient actuellement sur les dossiers en suspens, à savoir celui des Algériens disparus durant la Guerre de libération, les crânes de dirigeants des résistances populaires exposés au musée de l'Homme à Paris, l'indemnisation des victimes des essais nucléaires et la restitution des archives nationales.

Concernant le dossier des disparus, le ministre a avancé le nombre de «2200 martyrs portés disparus», selon des statistiques basées sur des convocations de la police et de la gendarmerie lors de la guerre de libération, ajoutant que pas moins de «475 km» d'archives relatives à l'Algérie se trouvaient en France.

Saluant, encore une fois, la reconnaissance par le président français, en septembre dernier, de la responsabilité de l'Etat français dans la disparition de Maurice Audin en 1957, le ministre des Moudjahidine a souligné qu'un sondage mené en France a révélé que «56% des Français ignoraient l'histoire coloniale de leur pays» en Algérie.

Collecte de plus de 26.000 heures de témoignages sur la Révolution 

Le ministre des Moudjahidine a fait état de la collecte, jusqu'au 3 décembre dernier, de «plus de 26.000 heures» de témoignages, qui seront mis à la disposition des chercheurs et spécialistes de l'histoire du mouvement national.Le ministère a recensé 1277 cimetières de chouhada à travers le pays, 126 carrés de martyres, 3487 stèles historiques et pas moins de 1461 prisons et centres de tortures datant de la période de la Guerre de libération.

Par ailleurs, M. Zitouni a indiqué que le ministère des Moudjahidine s'attelait, dans le cadre de la convention conclue récemment avec le ministère du Tourisme, à l'élaboration d'un «Guide de tourisme historique» devant regrouper les monuments témoignant de la lutte du peuple algérien contre le colonialisme français. Il a affirmé, à ce propos, que son département était prêt à coopérer avec tous les secteurs pour l'écriture de l'histoire du mouvement national et de la Révolution et à fournir les informations nécessaires à cet effet.

D'autre part, le ministre des Moudjahidine a fait savoir que plus de 1,2 million de personnes ont visité les musées régionaux durant 2018, ajoutant que des CD sur l'histoire de la Guerre de libération ont été distribués aux établissements éducatifs à travers le pays. M. Zitouni a mis l'accent, dans ce cadre, sur l'importance de l'écriture de l'histoire par les Algériens eux-mêmes.

Evoquant, par ailleurs, les importantes mesures initiées par son département pour une prise en charge optimale des moudjahidine et de leurs ayants droit, le ministre a cité notamment la simplification des formalités administratives, la révision de certaines lois et le rattachement des Directions régionales au fichier national de l'état civil. Dans ce contexte, M. Zitouni a rappelé la décision relative à l'arrêt de la reconnaissance de la qualité de moudjahid ayant participé à la Guerre de libération, prise lors du 9ème Congrès de l'Organisation nationale des moudjahidine en en 2002.

A une question sur le film du chahid Larbi Ben M'hidi, le ministre a réaffirmé que le film «n'a pas été et ne sera pas interdit», soulignant que plusieurs rencontres ont eu lieu avec le réalisateur pour examiner les observations formulées par la Commission de lecture.

Après avoir rappelé que ces observations portent essentiellement sur «des dates et certaines positions», le ministre a souligné que le réalisateur (Bachir Derrais) «a répondu» favorablement à plusieurs remarques.

Par ailleurs, le ministre des Moudjahidine a indiqué que la suspension du projet du film retraçant la vie du chahid Zighoud Youcef était due à la situation financière que traverse le pays. 

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