France-Algérie : Une sente dans un nouveau quartier de Bordeaux portera le nom du militant algérien Frantz Fanon

Publié par Dk News le 01-02-2019, 16h06 | 25

Une sente du nouveau quartier bordelais portera   le nom du célèbre militant algérien de la cause nationale Frantz Fanon   (1925-1961), a-t-on appris mercredi de la municipalité dirigée par Alain   Juppé. 

La décision a été prise lors du conseil municipal tenu le 17 décembre au   cours d'une délibération (2018/558) adoptée à la majorité alors que le   Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen a voté contre, précise-t-on de   même source. 

Le nouveau quartier Ginko est un éco-quartier unique au bord du lac, situé   à quelques minutes du centre-ville de Bordeaux.  La délibération qui présente Frantz Fanon en tant que «psychiatre et   militant anticolonialiste dont la pensée est dénuée de tout dogmatisme»,   est surtout motivée par «un engagement radical pour la fraternité   universelle, l’amour de la justice et de l’égalité». 

«Au moment où, dans les universités et de nombreux colloques, la vie et   l’£uvre de Frantz Fanon sont réhabilitées, il convient de faire connaître   et de partager le sens profond de son engagement à tous les habitants dans   nos quartiers, et notamment aux plus jeunes», ont expliqué les membres du   conseil municipal dans leur délibération, soutenant que le sens de cette   proposition de dénomination de la sente dans ce quartier de Ginko, à   proximité? des Aubiers, «territoire où les sujets de mixité? sociale, de   diversité? culturelle et de vivre ensemble prennent tout leur sens». 
Né en 1925 à Fort-de-France, dans une famille de la petite bourgeoisie   martiniquaise, Frantz Fanon a soutenu sa thèse de doctorat en psychiatrie   en 1951. Juste après, il publie «Peau noire, masques blancs», dans lequel   il analyse «l'aliénation» du colonisé. 

En 1953, il devient médecin-chef d'une division de l'hôpital psychiatrique   de Blida (actuellement il porte son nom) où il introduit des méthodes   modernes de «sociothérapie» ou «psychothérapie institutionnelle».  Au début de la guerre de libération nationale en 1954, Frantz Fanon au   sein du Front de libération nationale (FLN), remettant sa démission de   médecin-chef de l'hôpital de Blida en novembre 1956. 

Expulsé d'Algérie en janvier 1957, il décida alors de rompre avec sa   nationalité française en se définissant comme Algérien et rejoint le FLN à   Tunis.  En mars 1960, il a été nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la   République algérienne au Ghana. Il décède le 6 décembre 1961, dans un   hôpital militaire de la banlieue de Washington aux Etats-Unis.