Venezuela : la Russie dénonce l'"ingérence directe" des pays européens

Publié par Dk News le 04-02-2019, 16h51 | 0

Le Kremlin a dénoncé, lundi, la décision des pays européens de reconnaître l'opposant Juan Guaido, en tant que "président en charge" du Venezuela, soulignant que c'est une "véritable ingérence directe et indirecte dans les affaires de ce pays et n'aide pas à résoudre pacifiquement la crise", ont rapporté des médias locaux.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué lundi que la Russie refuse la reconnaissance de l'opposant Juan Guaido comme "président en exercice" par des pays européens, dénonçant une décision de "légitimer la tentative d'usurpation du pouvoir au Venezuela", a indiqué l'agence Sputnik.

"L'imposition de tout type de solution ou la tentative de légitimer l'usurpation du pouvoir représente, de notre point de vue, une intervention directe et indirecte dans les affaires intérieures du Venezuela", a déclaré M. Peskov lors d'une conférence de presse.

Pour le porte-parole, la reconnaissance de Juan Guaido par des pays européens "n'aide en rien à résoudre la crise que vivent les Vénézuéliens de manière pacifique". Plusieurs pays européens ont annoncé lundi reconnaître le président de l'Assemblée, l'opposant Juan Guaido, en tant que "président en charge", l'appelant à organiser "rapidement une élection présidentielle".

Les Etats-Unis ont reconnu, le 23 janvier dernier, le président du parlement, l'opposant Juan Guaido, qui s'est autoproclamé "président en exercice" du Venezuela devant ses partisans. Le président Donald Trump lui a attribué le titre de "président par intérim du Venezuela" et a évoqué "une possible opération militaire américaine pour rétablir la démocratie à Caracas".

Ce jour-là, les pays de l'Union européenne (UE) avaient refusé de suivre la démarche américaine de reconnaitre M. Guaido comme "président par intérim", appelant à l'apaisement et à la tenue des "élections libres". Et depuis, la position des pays européens a connu un changement notable.

L'Allemagne, l'Espagne, la France et le Royaume-Uni avaient donné au gouvernement de Maduro un délai de huit jours à compter du 26 janvier pour organiser des élections, menaçant de reconnaître le chef de l'opposition comme "président par intérim".

Dans une récente interview accordée à la presse russe, le président vénézuélien, Nicolas Maduro a accusé l'UE d'"être subordonnée à la politique de suprématie appliquée par les Etats-Unis à l'égard de Caracas" et a affirmé que "de nombreux dirigeants européens se sont blessés en assumant docilement le stratégie des Etats-Unis".

Le président Maduro a rejeté catégoriquement cet ultimatum, déclarant qu'"il ne ferait pas preuve de lâcheté face aux pressions" de ceux qui réclament son départ et que "le Venezuela ne fait partie de l'UE". La communauté internationale est divisée sur la résolution de la crise vénézuélienne.

Plusieurs pays comme la Russie, la Chine, l'Iran, la Turquie, le Cuba, la Syrie et la Bolivie ont appelé au respect de la souveraineté de l'Etat vénézuélien et la non-ingérence dans les affaires intérieures, tandis que le Mexique et l'Uruguay ont insisté sur la médiation et le lancement d'un dialogue inter-vénézuélien pour trouver les solutions à la crise qui couve dans le pays.