Selon une étude : Certaines bactéries pourraient jouer un rôle dans la dépression

Publié par Dk News le 05-02-2019, 16h15 | 4

Des bactéries présentes dans notre intestin  pourraient avoir un impact sur notre équilibre mental et notamment sur la  probabilité de souffrir de dépression, indique une étude publiée lundi.

Une équipe de chercheurs belges a analysé les échantillons de selles de  plus de 1.000 personnes volontaires et observé que deux familles de  bactéries étaient systématiquement moins nombreuses chez les personnes  dépressives, y compris celles sous traitement par antidépresseurs.

L'étude d'une population témoin de 1.000 Néerlandais a validé ces  conclusions d'un lien statistique entre le nombre de certaines bactéries et  le niveau de bien-être et de santé mentale, ajoute l'article publié dans la  revue scientifique Nature Microbiology.

«L'étude ne démontre pas de lien de cause à effet», souligne toutefois  Jeroen Raes, l'un des auteurs principaux, ajoutant que «la compréhension  des liens entre intestin et cerveau en est à ses balbutiements».

Les familles de bactéries concernées - Coprococcus et Dialister - sont  connues pour avoir des propriétés anti-inflammatoires.

Or «on sait par ailleurs que l'inflammation des tissus nerveux joue un  rôle important dans la dépression.  Donc notre hypothèse c'est que les deux  sont liés d'une façon ou d'une autre», a expliqué le professeur de  microbiologie à l'université KU de Louvain. «L'idée que des substances issues du métabolisme de microbes puissent  interagir avec notre cerveau - et donc avec notre comportement et nos  sentiments - est intrigante», souligne Jeroen Raes. 

«Jusqu'à présent, la  plupart des études portaient sur les souris ou sur un petit nombre de  personnes, et les résultats étaient mitigés et contradictoires», a-t-il  ajouté. 

Au total, 300 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression,  selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Parfois qualifiée  d'«épidémie silencieuse», cette pathologie est l'une des principales causes  des quelques 800.000 suicides recensés chaque année.

Les antidépresseurs font actuellement partie des médicaments les plus  prescrits dans de nombreux pays, mais ces recherches pourraient ouvrir la  voie à de nouveaux types de traitements pour cette maladie, estime Jeroen  Raes, ajoutant «Je pense vraiment que c'est une voie d'avenir: utiliser des  mélanges issus de bactéries en guise de traitement».