Bronchiolite : pas de panique !

Publié par Dk News le 05-02-2019, 16h21 | 74

450 000 bébés de moins de 2 ans sont touchés par l'épidémie de bronchiolite qui survient chaque hiver. Le nourrisson peut être soulagé avec des mesure simples et de la kiné respiratoire, prescrite désormais au cas par cas.

Un nez qui coule, une toux. Cela commence comme une rhinopharyngite banale. Et puis, soudain c'est l'inquiétude : bébé semble mal respirer, il est très mal en point. C'est sans doute une bronchiolite. Cette infection virale est liée le plus souvent au VRS (virus respiratoire syncitial). Elle survient pendant l'automne et l'hiver touchant les enfants de moins de 2 ans. Elle peut être plus sévère chez les bébés de moins de 6 semaines et chez les anciens prématurés.

Bébé a le nez encombré et tousse. Il peut présenter une gêne pour respirer : il respire plus vite que d'habitude, on voit ses côtes, il respire avec le ventre, et on peut également entendre un sifflement. Comme il est gêné pour respirer, il peut avoir du mal à téter ou à prendre ses biberons.

Que faire pour soulager bébé ?

D'abord des lavages de nez au sérum physiologique, avant le biberon et avant de le coucher. On allonge bébé, on lui met la tête sur le côté et on injecte le contenu d'une pipette de sérum dans la narine (le sérum va ressortir dans l'autre narine). On tourne la tête de bébé et on nettoie la seconde narine de la même façon.

Des aérosols de sérum salé hypertonique (eau très salée) sont préconisés depuis deux ou trois ans. Ils sont prescrits chez les enfants de moins de 1 an présentant une bronchiolite modéré à sévère. Ces aérosols utilisés initialement dans la mucoviscidose permettent de diminuer les sécrétions et ainsi d'améliorer l'enfant. L'efficacité est évaluée par le médecin qui va, soit décider d'un retour au domicile pour l'enfant après son aérosol, soit d'une poursuite des aérosols en hospitalisation.

On fractionne son alimentation en lui proposant des quantités plus petites mais plus souvent sur la journée. Autre conseil : relever un tout petit peu le haut de son matelas en mettant un coussin ou des livres en dessous (couchage en proclive), car il est plus facile de respirer quand on a la tête un peu surélevée.

Kiné ou pas kiné ?

Pendant longtemps, toute bronchiolite conduisait à la prescription systématique de kinésithérapie respiratoire. En décembre 2012, l'efficacité de cette méthode a été remise en cause dans la revue " Prescrire ". La kiné respiratoire libère les bronches encombrées, mais elle n'aide pas les bébés à guérir plus vite. Aujourd'hui, la prescription de séances de kiné respiratoire se fait donc au cas par cas, explique le Dr Nguyen. Un même enfant peut avoir besoin de kiné lors d'un premier épisode de bronchiolite mais pas lors du deuxième. 

Tout bébé ou enfant gêné pour respirer doit être montré à un médecin pour poser le diagnostic et pour être évalué. La prescription de kiné repose sur plusieurs critères : le degré d'encombrement des bronches, le retentissement sur l'état général (il continue de boire ou pas), l'évolution ou non vers l'amélioration.

Il faut consulter rapidement s'il s'agit d'un nourrisson de moins de 6 semaines ou d'un ancien prématuré, s'il y a de la fièvre associée à une gêne respiratoire chez un enfant de moins de 3 mois, des signes de mauvaise tolérance respiratoire (enfant moins tonique, respiration rapide à plus de 50 respirations par minutes, on voit ses côtes quand il respire, les lèvres sont bleues) ou bien s'il prend moins de la moitié de son alimentation habituelle après avoir bien désobstrué le nez.

La guérison se fait en 5 à 10 jours et, la plupart du temps, l'évolution spontanée ne pose pas de problème. Il peut arriver qu'il y ait besoin d'une hospitalisation. L'enfant peut avoir besoin d'oxygène ou bien avoir besoin d'être aidé pour manger grâce a une sonde passant par le nez ou la bouche emmenant le lait jusqu'à l'estomac en évitant que l'enfant se fatigue.