Ouyahia : «Notre action commune face au problème des réfugiés est tributaire de notre capacité à nous attaquer à ses causes profondes»

Publié par DK News le 10-02-2019, 17h43 | 10

Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé dimanche à Addis-Abeba, que l'action commune africaine face au problème des réfugiés "est tributaire" de la capacité des Etats africains à "s'attaquer à ses causes profondes".

"Notre action commune face au problème des réfugiés est tributaire de notre capacité à nous attaquer à ses causes profondes", a indiqué M. Ouyahia, lors des travaux du 32ème sommet des chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union africaine (UA).

Mettant en exergue la vision algérienne concernant la prise en charge du phénomène des réfugiés, il a souligné la nécessité de "s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène et des défis qui en découlent".

Au titre de l’examen du thème de l’année 2019 du 32ème Sommet de l’Union, à savoir "année des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées internes", M. Ouyahia, tout en rappelant la convention africaine sur les réfugiés adoptée il y a cinquante ans, a indiqué que "depuis lors, le continent africain a connu, certes, de nombreuses évolutions positives, dont l’indépendance de la quasi-totalité de ses Etats, mais continue, plus que jamais, à faire face aux défis liés aux phénomènes des réfugiés, des rapatriés et des déplacés".

M. Ouyahia a, par ailleurs, souligné que "le peuple algérien, qui a connu les affres de l’exil et des camps de concentration pendant sa lutte de libération nationale, ne ménage pas ses efforts, depuis son indépendance, pour venir en aide aux frères africains confrontés aux mêmes difficultés".

"Cet engagement, a-t-il ajouté, s’est exprimé par le soutien de l’Algérie aux luttes de libération nationale et l’accueil de réfugiés encore privés de leur patrie et ses efforts pour le règlement pacifique des conflits à travers le continent".

"Mon pays offre également son aide humanitaire à ses frères frappés par les calamités naturelles, lutte intensément contre le terrorisme déstabilisateur ainsi que contre les circuits de migration clandestine qui s’enrichissent sur la misère sociale des autres en Afrique", a rappelé M. Ouyahia, avant de mettre en exergue "l’engagement de l’Algérie et sa disponibilité pour toute action nationale ou collective de nature à concourir au règlement de cette tragédie humaine".

Dans le cadre des recommandations devant sanctionner les débats sur cette question au niveau de l’Union africaine, le Premier ministre, M. Ouyahia, a mis en avant trois aspects primordiaux.

Il a souligné, en premier lieu, que "l’aboutissement de l’action africaine commune face au problème des réfugiés, des rapatriés et des déplacés sera tributaire de sa capacité à s’attaquer à ses causes profondes".

A ce titre, il a ajouté que "la feuille de route proposée devra accorder une égale attention au triptyque de la prévention de ce phénomène, du partage équitable de sa charge et de ses solutions pérennes garantissant des retours dans la sécurité et la dignité".

En second lieu, le Premier ministre a appelé "à une mobilisation africaine en l’orientant vers des actions nationales régionales et continentales sur le terrain avec un accent tout particulier sur la solidarité le règlement des conflits".

Dans ce cadre, il a ajouté que "la gouvernance et le développement dans les Etats africains, sans oublier la nécessité de lutte avec fermeté contre le trafic des personnes qui crée un flux de migration profitant de la détresse de ses victimes, sont tout aussi des aspects qui doivent figurer parmi les priorités de l’Afrique".

Le Premier ministre a souligné, en troisième lieu, "l’importance de la solidarité internationale au profit de l’Afrique, en vue de l’assister dans ses efforts pour faire face au problème des réfugiés, des rapatriés et des déplacés".

"Cette solidarité ne saurait se limiter à des actions humanitaires ponctuelles, ni encore moins se contenter de programmes d’assistance aux africains en vue de les retenir sur leurs sols, leurs réfugiés et leurs déplacés", a-t-il affirmé.

M. Ouyahia, représentant du Chef de l’Etat, aux travaux du sommet de l'UA, a conclu son intervention en insistant sur le constat selon lequel "le monde est interpellé par devoir de solidarité internationale consacrée par la convention de Genève de 1951, et est attendu également pour concrétiser ses proclamations répétées de partenariat et de développement partagé avec l’Afrique".

M. Ouyahia, est accompagné du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, aux travaux du sommet de l'UA.