Yémen: Accord sur le redéploiement à Hodeida, la crise au menu du Conseil de sécurité

Publié par DK News le 18-02-2019, 16h38 | 2

Les parties belligérantes au Yémen ont convenu de  la première phase de retrait des troupes de la ville portuaire stratégique  de Hodeida, afin de permettre d'acheminer la nourriture et l'aide médicale  aux populations, alors que le Conseil de sécurité de l'onu a prévu une  séance mardi sur la crise au Yémen.

Le gouvernement yéménite et les représentants du mouvement Ansarullah  (Houthis) se sont entretenus dimanche lors de pourparlers sur Hodeida, sous  les auspices de l'ONU, s'accordant sur la première phase de retrait des  troupes, a annoncé l'Onu.

 Les premiers retraits de troupes de Hodeida auraient dû intervenir deux  semaines après l'entrée en vigueur le 18 décembre d'une trêve conclue en  Suède.

Si cette dernière est globalement respectée, selon l'ONU, des retards ont  été pris, dans le redéploiement des combattants comme dans un échange de  prisonniers.

Hodeida, port stratégique sur la mer Rouge, est le point d'entrée de  l'essentiel des importations et de l'aide humanitaire internationale au  Yémen.

Après deux jours de discussion dans cette ville, le gouvernement et les  Houthis ont finalisé un accord sur la première phase du redéploiement et  sont également parvenus à un accord de principe sur la deuxième phase, a  annoncé l'ONU dans un communiqué.

Les discussions étaient conduites par l'ex-général danois Michael  Lollesgaard, chef de la mission d'observateurs de l'ONU chargée de faire  appliquer la trêve.

«Après des discussions longues mais constructives (...), les parties sont  parvenues à un accord sur la phase 1 du redéploiement mutuel des forces»,  écrit l'ONU dans un communiqué, précisant cependant qu'aucune date n'a été  fixée pour le retrait.

«Les parties sont également parvenues à un accord de principe sur la phase  2 d'un redéploiement mutuel, qui dépendra de consultations à venir auprès  de leurs directions respectives».

La première phase prévoit un retrait des ports de Hodeida, Saleef, Ras  Issa et de parties de la ville où se trouvent des infrastructures  humanitaires. Les Nations unies espèrent que ces derniers développements permettront  d'acheminer de la nourriture et de l'aide médicale dans ce pays.

 

Faciliter l'accès aux réserves alimentaires

Les Houthis ont déclaré qu'ils allaient dans un premier temps se retirer  de la ville portuaire et faciliter l'accès aux réserves alimentaires de  secours entreposées dans les Moulins de la mer Rouge.

Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un plan présenté par Martin  Griffiths, envoyé spécial de l'ONU en visite au Yémen, et Michael Anker  Lollesgaard, directeur de l'équipe de surveillance du cessez-le-feu de  l'ONU à Hodeïda, ont-ils ajouté.

Le gouvernement yéménite a lui aussi accepté de faciliter l'accès aux  Moulins de la mer Rouge, où 51000 tonnes de blé ont été entreposées par le  Programme alimentaire mondial dans le but de nourrir plus de trois millions  de personnes dans le besoin, selon des médias.

M. Griffiths fait depuis quelques temps la navette entre les Houthis à  Sanaa et le gouvernement yéménite en exil à Ryadh, la capitale saoudienne,  pour tenter de consolider l'accord et d'éviter la reprise de combats  meurtriers à Hodeïda, dont le port est le principal point d'entrée des  importations et de l'aide humanitaire dans le pays.

Il s'agit du cinquième voyage que M. Griffiths effectue à Sanaa en deux  mois pour tenter de mettre fin à l'impasse dans laquelle se trouve l'accord  de Hodeïda. La guerre civile, qui dure depuis quatre ans, a poussé plus de 12 millions  de Yéménites au bord de la famine, et a donné naissance à ce que l'ONU  considère comme la pire crise humanitaire au monde. Les parties en conflit ont conclu, sous l'égide de l'ONU, un accord de  paix à Stockholm en décembre dernier. Jusqu'à présent, elles ont  globalement respecté le cessez-le-feu à Hodeïda, mais n'ont toujours pas  retiré leurs troupes de la zone.

Un nouveau round de discussions est prévu dans une semaine pour finaliser  les détails de la phase II du redéploiement, précise le communiqué de  l'ONU. Les discussions qui se sont tenues samedi et dimanche étaient la quatrième  rencontre entre les belligérants pour tenter de trouver un accord sur les  modalités du retrait des forces depuis l'entrée en vigueur de la  trêve.