Maroc: La campagne contre la cherté de la vie affecte «lourdement» les entreprises boycottées

Publié par DK News le 19-02-2019, 17h06 | 4

La campagne contre la cherté de la vie et de boycott de produits de large consommation initiée au Maroc a provoqué d'énormes pertes chez des entreprises en activité dans le Royaume, ont rapporté des médias locaux, évoquant notamment le cas du groupe Danone qui a connu une baisse «conséquente» de son chiffre d'affaires.

La campagne contre la cherté de la vie, très suivie par les citoyens, visant notamment trois principales marques de produits locaux de consommation courante, le lait, l'eau et une enseigne de station-service Afriquia, accusés de position de monopole et de pratiquer des prix hors portée, a remporté une large adhésion en 2018 au Maroc, ont ajouté les mêmes sources.

Lancée le 20 avril dernier sur les réseaux sociaux de manière anonyme, la campagne a enregistré un succès auprès des populations marocaines, obligeant les entreprises, dont la Centrale Danone, détenu à 99,68% par le groupe français, à opérer une baisse d'environ 10% sur certaines briques de lait pasteurisé et à créer un «format économique» pour tenter de redresser la barre.

Le bénéfice net du groupe a chuté de 4,1% en 2018, à 2,35 milliards d'euros, tandis que le chiffre d'affaires stagnait à 24,65 milliards.

Affecté par une chute de 35% de ses ventes au Maroc, le groupe a enregistré un recul des ventes de 2,1% au quatrième trimestre 2018, ont ajouté les mêmes sources citant un communiqué du groupe. En 2018, l'effet du boycott sur les ventes au Maroc a été une perte de 178 millions d'euros par rapport aux ventes de 2017, provenant aux deux tiers d'un manque à gagner sur les ventes de lait et à un tiers d'un manque à gagner sur les produits laitiers, a expliqué Danone dans son communiqué.

La directrice générale finances, Cécile Cabanis, citée par les médias locaux, a soutenu que le groupe ne s'attend pas à un retour de la croissance avant la fin de l'année» 2019.Selon des enquêtes d'opinions, entre 70 et 80 % de la population marocaine s'était abstenue de consommer la marque de lait, d'eau et de se rendre dans l'enseigne de station-service incriminées.

Des sources médiatiques locales ont rapporté que les groupes dénoncés dans le cadre de cette campagne ont vu leurs chiffres d'affaires baisser de 30 à 50 %.