Japon: 1er essai clinique de transplantation de cellules iPS dans l'épinedorsale

Publié par DK News le 19-02-2019, 17h12 | 1

Des chercheurs japonais ont annoncé lundi le prochain lancement d'un essai clinique inédit au moyen de cellules souches induites (iPS) pour traiter des lésions de la moelle épinière.

Cette tentative d'une équipe de l'Université Keio à Tokyo, approuvée par les autorités, doit avoir lieu plus tard cette année et concernera dans un premier temps quatre patients.

Il s'agira de transplanter à chacun 2 millions de cellules pluripotentes induites (iPS) dans leur épine dorsale, opération suivie d'un programme de rééducation et d'une surveillance pendant un an.

L'objectif principal de cet essai, présenté comme «une première au monde», est de vérifier l'innocuité des cellules transplantées et de valider la méthode de transplantation.

«Nous allons faire le maximum pour procurer un traitement aux patients en garantissant leur sécurité», a insisté Hideyuki Okano, professeur de physiologie, lors d'une conférence de presse.

L'étude sera réalisée sur des patients âgés de 18 ans ou plus qui ont complètement perdu leurs fonctions motrices et sensorielles.

Au Japon, plus de 100.000 personnes sont paralysées en raison de lésions de la moelle épinière.

Les cellules souches pluripotentes induites (iPS) sont des cellules adultes ramenées à l'état quasi embryonnaire en leur faisant de nouveau exprimer quatre gènes (normalement inactifs dans les cellules adultes).

Cette manipulation génétique, qui a valu en 2012 au Japonais Shinya Yamanaka le prix Nobel de médecine, leur redonne la capacité de produire n'importe quel genre de cellules (pluripotence), selon le lieu du corps où elles sont ensuite transplantées.

D'autres essais cliniques employant ce type de cellules iPS ont déjà été lancés sur des pathologies touchant l'oeil ou la maladie de Parkinson plus récemment.

En septembre 2014, l'équipe de Masayo Takahashi, une professeure de l'institut public Riken, avait implanté dans l'oeil d'une patiente de 70 ans un film de cellules créées à partir de cellules iPS, elles-mêmes issues de cellules adultes de la peau du bras de cette personne.

Il s'agissait du tout premier essai clinique avec des cellules iPS, cette fois pour traiter une des formes de la maladie oculaire appelée dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), cause de cécité.

L'usage de cellules iPS ne pose pas de problèmes éthiques fondamentaux, au contraire des cellules souches prélevées sur des embryons humains.

«A l'avenir, toutes les maladies pourront potentiellement être traitées, je ne dis pas guéries, grâce aux cellules issues d'iPS, même si les effets seront minimes au début», avait dit Mme Takahashi en 2017.