Industrie numérisée : Nécessaire partenariat entre le monde scientifique et la sphère socio-économique

Publié par DK News le 19-02-2019, 17h36 | 10

Un partenariat solide entre le monde scientifique et la sphère socio-économique doit émerger pour permettre à l’Algérie de développer la 4ème révolution industrielle (industrie 4.0), a indiqué mardi à Alger le directeur du Centre de développement des technologies avancées (CDTA), Ghouti Merad.

 Intervenant lors d'un atelier organisé par le CDTA et l’entreprise Siemens Algérie, le même responsable a estimé que l'industrie numérisée doit être personnalisée au niveau des sites industriels pour répondre aux besoins de chaque entreprise.

 «Le CDTA, l’industrie nationale et les autres acteurs concernés doivent donc travailler ensemble pour améliorer les systèmes de production de notre pays», a-t-il préconisé.

 Pour sa part, le directeur de recherche du CDTA, Brahim Bouzouia, a défini la quatrième révolution industrielle ou industrie 4.0 comme étant une industrie de production de masse personnalisée grâce aux usines connectées et aux technologies numériques avancées.

 Situant son émergence dans les pays les plus avancés dès 2011, il a indiqué que cette industrie permet l’intégration complète et la numérisation de la chaine de valeur industrielle.

 L’expert a également précisé que l’industrie 4.0 fait suite à la 3ème révolution industrielle marquée par l’apparition de la production automatisée dans les années 70, la 2ème révolution à la fin du 19e siècle correspondant à la production de masse et enfin, la première révolution industrielle marquée par la production mécanique au milieu du même siècle.

 Par ailleurs, le même responsable a indiqué que cette 4ème mutation industrielle mondiale peut se résumer autour du triptyque: connectivité, créativité et optimisation.

 Le premier point se matérialise à travers les usines et leurs produits connectés, les machines communicantes et un écosystème industriel bâti en réseau.

 Selon lui, la créativité permise par cette évolution intervient au niveau des produits industriels, dans leurs usages et dans les services que propose l’entreprise industrielle.

 De plus, pour M.Bouzouia, plusieurs acteurs doivent intervenir et interagir entre eux pour mener à bien la révolution industrielle au sein de l'économie nationale.

 Il a ainsi cité le gouvernement dans son rôle d'initiateur et d'incitateur assurant la sécurité des données, le monde de industrie pour ses investissements dans des modes de production de haute technologie, les institutions de développement technique, les centres de recherche et développement et les universités pour former une main d'£uvre hautement qualifiée familiarisée avec les technologies numériques adaptées à l'industrie.

 Pour sa part, le directeur général de Siemens Algérie, Farouk Benabdoun, a expliqué que la 4ème révolution industrielle permet aux entreprises d'augmenter leur productivité, de réduire les coûts de production, d'optimiser la gestion de stocks tout en améliorant le travail dans les usines.

 Ces évolutions sont possibles grâce aux flux de données qu'offrent les outils numériques (big data) sur la chaîne de production.

 «L'industrie 4.0 est l’avenir de l’Algérie dans le cadre de la diversification économique», a-t-il assuré, estimant que la diversification de l’économie nationale ne passera que par la modernisation de l’outil de production permettant d'augmenter les standards de qualité et, ainsi, de concurrencer efficacement les produits importés.

 «C'est un investissement très rentable et les entreprises ont les moyens et doivent, dès maintenant, avoir cette ambition pour ne pas rater le train de la 4ème révolution industrielle», a-t-il fait valoir.

 Pour rappel, le CDTA et Siemens Algérie sont liés par un partenariat stratégique conclu en 2017 dans le domaine de la digitalisation industrielle et de l'industrie 4.0 ayant pour but l'accompagnement des compétences locales industrielles et académiques.

 Ce partenariat comprend divers programmes visant à promouvoir le transfert de savoir-faire dans la recherche et le développement.