Cyclone Idai: La situation humanitaire au Mozambique «complexe et nécessite une réponse tout aussi complexe»

Publié par Dk News le 22-03-2019, 14h36 | 0

La situation humanitaire au Mozambique, notamment dans la ville de Beira, la plus affectée par le cyclone dévastateur Idai qui a frappé la région la semaine dernière, est «complexe et nécessite une réponse tout aussi complexe» de la part des organisations internationales et des travailleurs humanitaires sur place, a indiqué jeudi une responsable des Nations-Unies.

«Au moins 242 personnes sont confirmées mortes et nous nous attendons à ce que ce bilan s’alourdisse dans les jours qui viennent à mesure que les eaux se retirent des zones inondées», a déclaré lors d’une conférence de presse à New York, Gemma Connell, cheffe du Bureau de la Coordination des secours humanitaires des Nations-Unies pour le sud et l’est de l’Afrique.

Mme Connell, qui intervenait par visioconférence depuis le Mozambique, a indiqué qu’à Beira, petite ville d’un demi-million d’habitants du centre du pays où le cyclone a touché terre dans la nuit du 14 au 15 mars, les équipes de secours sont en état d’alerte maximale en raison du risque de nouvelles inondations.

En effet, des niveaux élevés d’eaux accumulés dans d’autres zones risquent de se déverser à tout moment sur la ville, déjà inondée par les pluies torrentielles du cyclone, et où la grande partie des habitations et des bâtiments a été détruite, a-t-elle dit. Beira est littéralement coupée du monde, en ce sens que l’ensemble des routes menant à la ville sont inondées.

La ville est actuellement accessible uniquement par hélicoptère, a précisé la responsable onusienne, ajoutant que l’électricité est également coupée dans toute la zone.

La responsable onusienne a, de même, exprimé son inquiétude de l’éventualité d’un risque épidémiologique dans la ville en raison de la concentration d’un grand nombre d'habitants dans les rares bâtiments et infrastructures encore non détruites.  Elle a aussi appelé la communauté internationale à financer les efforts de secours en cours, notamment au Mozambique, où la situation humanitaire est qualifiée par l’ONU de la pire qu’a jamais connue la région. Mercredi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA) avait annoncé le déblocage de 20 millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence de l’ONU (CERF) pour renforcer la réponse humanitaire aux pays frappés par le cyclone dévastateur Idai, à savoir le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi.  La majeure partie des fonds ira aux opérations au Mozambique, le plus touché par ce phénomène météorologique extrême. Avant de toucher terre près de Beira, le cyclone avait été précédé de fortes pluies et d’inondations dans les trois pays, entraînant le déplacement de milliers de personnes, des pertes en vies humaines et la destruction de biens. 

Les autorités mozambicaines ont indiqué que le bilan du cyclone pourrait dépasser 1.000 morts. Au Zimbabwe, la tempête a provoqué des vents violents et de fortes pluies dans les districts de Chimanimani et de Chipinge, causant des inondations subites, des morts et la destruction de moyens de subsistance et de biens. Au Malawi, plus de 900.000 personnes ont été affectées, selon l’ONU, qui fait état de 56 morts et 577 blessés, alors que près de 83.000 personnes seraient déplacées.