Santé

Le sucre, une drogue ?

Publié par Dk News le 01-04-2019, 15h41 | 8
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Nous sommes nombreux à apprécier les sucreries, parfois au point de ne pouvoir nous en passer… Le sucre fonctionnerait-il comme une drogue ? Alors, addict ou non ?

Sucre, chocolat, pâtisserie...

Un ou deux morceaux de sucre dans le café du matin, une pâtisserie à midi, l’envie d’un soda et d’une barre chocolatée pour la pause de 17 heures au bureau, quelques bonbons en voiture et du chocolat pour finir la soirée devant la télé : pour nombre d’entre nous, ce schéma n’a rien d’exceptionnel. Y aurait-il de la dépendance là-dedans ?

Peut-on parler d’addiction au sucre ?

À l’heure actuelle, non. Pas si l’on s’en tient à la définition de l’addiction de l’Organisation mondiale de la santé : un état de dépendance périodique ou chronique à des substances ou à des comportements. «On peut avoir une attirance pour le sucré, nuance Jean-Michel Lecerf. Dans certains cas, on peut même avoir des comportements compulsifs, mais on ne peut pas parler d’addiction au sens psychiatrique du terme.» L’addiction indique, en effet, un état psychique et parfois physique, qui implique une prise compulsive d’un produit, de façon régulière ou périodique, de manière à ressentir ses effets et éviter de se trouver en phase de manque. La plupart du temps, on a besoin d’accroître les quantités pour obtenir l’effet recherché.

Pourquoi sommes-nous si attirés par la saveur sucrée ?

«Les aliments sucrés, tout comme les aliments gras, sont ceux que nous trouvons les plus attirants, car ce sont les plus énergétiques, donc les plus utiles à la survie», précise Jean-Michel Lecerf. Cette attirance vient de loin : in utero, le bébé peut déjà percevoir les différences de concentration de glucose sanguin, la diminution de la glycémie liée à la sensation de faim de sa mère, puis l’apaisement suivant la prise alimentaire.

Le cerveau se conditionne ainsi pour associer le sucre (le nutriment qui nous permet de retrouver au plus vite le niveau initial de la glycémie) à une sensation agréable, après sa consommation. Ensuite, l’éducation alimentaire durant l’enfance, la sensibilité individuelle, le contexte environnemental et culturel sont autant de facteurs qui interviennent pour expliquer la consommation excessive et l’accoutumance.

«À notre époque, même sans choisir des aliments sucrés, on trouve du sucre ajouté partout : dans le pain, la sauce tomate, le jambon… précise Serge Ahmed. Cela contribue à nous en faire consommer de manière excessive et à développer notre appétence pour la saveur sucrée.»

À partir de quand y a-t-il consommation excessive de sucre ?

«Lorsque la consommation de produits sucrés empêche de manger autre chose», répond Jean-Michel Lecerf. Pour information, les nutritionnistes considèrent que la quantité de sucre simple (si on ne parle pas des glucides type riz…) à ne pas dépasser représente 10 % maximum de l’apport énergétique quotidien, soit environ 50 g de sucre. Ce qui correspond à 8 morceaux de sucre (un litre de boisson sucrée équivaut à 20 morceaux). Dans ces 50 g, il faut inclure le sucre contenu dans les gâteaux, la confiture…

S’en priver, c’est nécessaire ?

«Oui, s’il y a un problème de santé : de diabète, de surpoids ou d’obésité, par exemple, insiste Jean-Michel Lecerf. En revanche, si on est actif, de poids normal, et que le reste de l’alimentation est équilibré, pas forcément. Se priver de sucre, et donc d’un plaisir, n’est pas une bonne solution.

La privation et la restriction cognitive entraînent une frustration qui, à un moment, risque de basculer vers la compulsion.» Plutôt que de se priver, il s’agit de savourer sa pâtisserie ou son bonbon, et de se limiter. On peut diminuer la quantité ajoutée dans les recettes, redécouvrir le goût des aliments nature, éviter d’avoir trop de bonbons et biscuits à disposition dans ses placards…

À quel moment faut-il chercher de l’aide?

«En cas de comportements compulsifs», répond Jean-Michel Lecerf. Il peut alors être utile de se faire aider sur le plan psychologique, afin d’analyser la cause de ce comportement et de trouver d’autres solutions pour soulager le stress.

Les édulcorants sont-ils utiles pour assouvir ces pulsions ?

Ils peuvent effectivement aider à réduire la quantité de sucre consommée habituellement. «Mais le plus important, c’est de se déshabituer du goût du sucre, explique Jean-Michel Lecerf. Sur ce point, les édulcorants ne sont d’aucune aide. Rappelons aussi qu’ils ne font pas maigrir, car on observe chez ceux qui en consomment un phénomène de compensation calorique (pas forcément vers des aliments sucrés, d’ailleurs).»

Les sucres simples sont-ils indispensables à notre organisme?

«Les générations de nos grands-parents ne mangeaient quasiment pas de sucres simples. Les desserts étaient exceptionnels, ils ne mangeaient pas non plus de fruits tous les jours. Et ils ne s’en portaient pas plus mal…», souligne Serge Ahmed. Rappelons également que le sucre de canne est arrivé à la Renaissance (et seulement chez les nobles), et que le sucre de betterave date du XVIIIe siècle ! Nous avons pris l’habitude du sucre mais, du moment qu’il dispose de pain, pâtes, légumes secs et verts, notre organisme n’en a pas besoin pour fonctionner.

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