un médicament anti-ostéoporose préviendrait son apparition

Publié par Dk News le 02-04-2019, 15h18 | 11

Prendre des bisphosphonates contre l'ostéoporose réduirait de moitié le risque de cancer de l'endomètre, la muqueuse qui tapisse l'utérus, selon une analyse scientifique américaine.

Nombreuses sont les femmes qui, après la ménopause, prennent un traitement contre la perte osseuse, aussi appelée ostéoporose. Constitué de bisphosphonate, il diminue le risque de fractures liées à la déminéralisation osseuse. Mais certaines études lui attribuent d'autres vertus, notamment une action anti-cancer.

Une analyse américaine publiée dans la prestigieuse revue scientifique Cancer, suggère ainsi que les bisphosphonates préviendraient le risque de cancer de l'endomètre, la muqueuse interne de l'utérus. Les femmes suivant un tel traitement réduiraient de moitié leur risque de développer ce cancer.

Les chercheurs du Henry Ford Health System de Détroit (Etats-Unis) ont analysé les données de 29 254 femmes, participant à une large étude du National Cancer Institute. La prise de médicaments contre l'ostéoporose y était détaillée.

Les scientifiques se sont concentrés sur le bisphosphonate contenant du nitrogène, considéré comme celui qui a le plus d'activité anti-cancéreuse.

Après avoir pris en compte les facteurs annexes, tels que l'IMC, le tabagisme, l'hormonothérapie, l'âge et l'origine ethnique, les analyses ont révélé que les utilisatrices de ce type de bisphosphonate réduisaient de moitié leur risque de cancer de l'endomètre, par rapport à des femmes ne prenant pas ce traitement.

« Cette étude suggère que les femmes qui nécessitent un traitement contre l'ostéoporose et qui ont un risque accru de cancer de l'endomètre ont tout intérêt à choisir le bisphosphonate au nitrogène pour réduire leur risque de développer ce cancer » a déclaré le Dr Sharon H. Alford, auteur principal de l'étude.

L'équipe a cependant précisé que ces résultats sont à nuancer, puisqu'ils ne sont pas significatifs pour tous les types de cancer de l'endomètre. De plus, aucune donnée n'est disponible quant à la dose « idéale » de bisphosphonate à prendre pour avoir les meilleurs effets anti-cancer, avec le moins d'effets indésirables possibles.

Le cancer de l'endomètre est le 4ème cancer le plus fréquent chez la femme, et représente près d'un cancer gynécologique sur deux. Chaque année, on estime ainsi à plus de 7 000 le nombre de nouveaux cas de cancer de l'endomètre. Les bisphosphonates, fréquemment utilisés chez les femmes ménopausées, constituerait, si leur action bénéfique est avéré, un moyen simple de freiner l'apparition de ce cancer, dont la survie à 5 ans était en moyenne de 76% en 2010.