Selon une étude Localisation d'une source de méthane sur Mars

Publié par Dk News le 02-04-2019, 15h22 | 12

La présence de méthane dans l'atmosphère   martienne a été confirmée par une nouvelle analyse des données de la sonde   Mars Express, ont annoncé lundi des chercheurs qui soulignent que ce gaz   pourrait être un indicateur d'une vie micro-organique ou bien découler de   processus géologiques.

La sonde européenne Mars Express, en orbite autour de la planète depuis   fin 2003, avait déjà détecté des traces de méthane dans son atmosphère en   2004 grâce à son spectromètre infrarouge PFS. Mais ces résultats n'avaient   pas totalement convaincu pour des raisons techniques.

En juin 2018, la Nasa avait à son tour annoncé que son robot mobile   Curiosity avait détecté du méthane dans l'atmosphère martienne le 15 juin   2013 près du cratère Gale. Cependant, ces résultats «in situ» avaient   suscité des interrogations, certains se demandant si ce méthane ne venait   pas du rover (le robot mobile) lui-même, rappelle Marco Giuranna, de   l'Institut italien d'astrophysique à Rome.

Entre-temps, l'équipe internationale menée par ce chercheur italien avait   réussi à améliorer la qualité des données recueillies par le spectromètre   infrarouge de Mars Express, une mission de l'Agence spatiale européenne   (ESA). «Nous avons développé une nouvelle approche pour sélectionner, traiter et   récupérer les données» du spectromètre, explique Marco Giuranna. «Cela   réduit en grande partie les incertitudes autour des mesures de PFS»,   ajoute-t-il.  Peu après l'atterrissage en 2012 de Curiosity dans le cratère d'impact   Gale, «j'ai décidé de mener une surveillance à long terme de l'atmosphère   martienne» à cet endroit, raconte le chercheur dont l'étude est publiée   dans Nature Geoscience. Le 16 juin 2013, un jour après Curiosity, le spectromètre de Mars Express a   ainsi enregistré «un pic d'émission» de méthane au dessus du cratère.  Ces résultats constituent «une confirmation indépendante des mesures de   Curiosity», souligne l'étude.

Trouver du méthane (CH4) sur Mars est très important pour les   planétologues car «il pourrait être un indicateur d'une vie microbienne»,   note le chercheur. Mais la présence de ce gaz peut aussi résulter de   réactions géo-chimiques, sans lien avec la vie.

Cerise sur le gâteau, l'équipe de Marco Giuranna pense avoir réussi à   localiser la source de cette émission de méthane dans une région de faille   située à l'est du cratère Gale. Les chercheurs ont mené pour cela deux études séparées, l'une à base de   modélisation numérique, l'autre fondée sur une analyse géologique des   lieux.  Les résultats des deux études convergent vers la même zone. «C'est très   excitant et très inattendu», s'enthousiasme le chercheur italien.  «Nous avons identifié des failles tectoniques qui pourraient s'étendre   sous une région couverte d'une fine couche de glace (...) Il est possible   que la glace retienne le méthane de subsurface et le libère de façon   épisodique lorsque les failles se cassent», ajoute Giuseppe Etiope, de   l'Institut national de Géophysique et de Volcanologie de Rome.