Suisse: Le FMI table sur une croissance ralentie en 2019, à 1,1%

Publié par Dk News le 02-04-2019, 19h54 | 2

Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend  à une croissance de 1,1% de l'économie suisse en 2019, prenant acte du  ralentissement amorcé au second semestre l'an passé face à  l'affaiblissement de la demande extérieure, a-t-il annoncé lundi.

L'institution table néanmoins sur une reprise modérée l'an prochain,  estimant que cette décélération ne devrait être que «temporaire», a-t-elle  déclaré, dans un communiqué, au terme de son évaluation annuelle de  l'économie du pays alpin.

Parmi les principaux risques, le FMI a souligné les tensions sur les  échanges internationaux, un affaiblissement éventuellement plus marqué que  prévu de l'économie des pays voisins et les perturbations liées au Brexit,  qui pourraient peser sur cette économie fortement tournée vers l'extérieur,  en particulier vers l'Union Européenne, son premier partenaire commercial.

Au niveau intérieur, il a également mis en avant des déséquilibres sur le  marché immobilier, en particulier sur l'immobilier résidentiel,  encourageant la Suisse notamment à recourir à des outils macro-prudentiels  pour endiguer les risques.

En 2018, la Suisse a connu une croissance soutenue de 2,5% sur l'ensemble  de l'année.

Au troisième trimestre, son produit intérieur brut s'est  toutefois brusquement contracté face au ralentissement dans la zone euro,  notamment en Allemagne, son premier marché d'exportations, avant de  rebondir légèrement sur la fin de l'année.

La Suisse s'appuie sur des finances publiques solides tandis que sa  politique monétaire a contribué à atténuer la pression sur le franc suisse,  une valeur refuge prisée des investisseurs durant les phases d'incertitudes  sur les marchés.

Le FMI a toutefois incité la Suisse à utiliser davantage ses outils  budgétaires pour alléger la pression sur la banque centrale.

Pour lui, les  dépenses publiques supplémentaires doivent être considérées comme un  investissement dans la croissance future pour préparer le pays face aux  changements technologiques et au vieillissement de sa population.

Pour lutter contre la surévaluation du franc suisse, qui pénalise les  entreprises exportatrices, la banque nationale suisse (BNS) s'appuie sur un  taux négatif qu'elle applique aux avoirs que doivent lui confier les  banques et institutions financières.

Elle peut également, si nécessaire,  intervenir ponctuellement sur les marchés pour affaiblir le franc.

La persistance de taux d'intérêts bas depuis la crise financière a, par  ricochet, encouragé les placements dans l'immobilier, ce qui avait déjà  amené le Conseil fédéral en 2014 à augmenter, sur proposition de la BNS, le  niveau de fonds propres imposés aux banques pour couvrir les emprunts  hypothécaires.