L'inflation annuelle en Turquie est légèrement repartie à la hausse en mars, frôlant les 20% en dépit de mesures gouvernementales tous azimuts pour faire baisser les prix, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
D'après l'Office national des statistiques (Tüik), l'inflation s'est un peu accélérée à 19,71% en rythme annuel. En février, elle était repassée sous la barre des 20% pour la première fois depuis le mois d'août, reculant à 19,67%.
Selon le Tüik, l'inflation a augmenté de 1,03% en mars par rapport à février, les secteurs les plus touchés étant la santé (+3,48%) et l'alimentation (+2,44%).
En rythme annuel, le secteur le plus touché reste celui de l'alimentation (+29,77%).
L'inflation s'est reflétée par une hausse spectaculaire des prix dans les rayons des magasins, frappant durement les Turcs au porte-monnaie.
Pour tenter de juguler le problème, les mairies d'Istanbul et Ankara ont ouvert le mois dernier leurs propres étals de fruits et légumes vendus à prix cassés, avec un impact mitigé sur ceux de la grande distribution.
La dégradation de l'économie, avec l'inflation élevée, un chômage en hausse et une monnaie qui a perdu près de 30% de sa valeur l'an dernier, s'est imposée comme le principal sujet de préoccupation des Turcs.
Des inquiétudes qui se sont reflétées dans le scrutin de dimanche lors d'élections municipales servant de baromètre à la popularité du président Recep Tayyip Erdogan: d'après les résultats provisoires, l'opposition a remporté la mairie d'Ankara et était en passe d'arracher celle d'Istanbul.
Après le vote, M. Erdogan a déclaré que la période qui s'ouvrait serait consacrée à des «réformes économiques très importantes».
Son ministre des Finances et gendre, Berat Albayrak, doit dévoiler lundi une série de mesures très attendues par les marchés.
