La présidente estonienne Kersti Kaljulaid a chargé vendredi Kaja Kallas, dirigeante du parti libéral de la Réforme vainqueur des législatives de mars, de former un nouveau gouvernement.
Jeudi, le Premier ministre sortant Juri Ratas a présenté la démission de son gouvernement de centre-gauche.Cherchant à rester au pouvoir, il a apparemment réussi à former une coalition majoritaire controversée avec le parti d'extrême droite eurosceptique EKRE et le parti conservateur Isamaa.
Mais Mme Kaljulaid, qui avait exprimé des réserves à propos de l'entrée de l'extrême droite dans le gouvernement, a voulu donner sa chance à la Réforme. Mme Kallas, juriste et ancienne députée européenne de 41 ans, qui pourrait ainsi devenir la première femme à la tête d'un gouvernement estonien, a accepté la proposition pour "envoyer à la société le message que la politique peut être faite de manière positive, digne et ouverte, sans humilier ni menacer personne".
En s'adressant à la presse elle a indiqué vouloir mettre en place des principes de gestion "plus substantiels, ambitieux et tournés vers l'avenir".
Cinq partis sont entrés au Parlement à l'issue des élections du 3 mars, rendant difficile la constitution d'une coalition stable.
Mme Kallas, qui a désormais quinze jours pour présenter son équipe au parlement, a indiqué avoir invité le Parti social-démocrate à ouvrir des pourparlers, et qu'elle comptait sur le soutien de membres du Parti du Centre de Juri Ratas et de conservateurs d'Isamaa.
Des questions comme la fiscalité et la dépense publique ont dominé la campagne électorale dans ce pays balte de 1,3 million d'habitants, membre de l'Otan et de la zone euro.