Marches imposantes dans différentes wilayas du pays pour un changement "radical" du système

Publié par Dknews le 06-04-2019, 18h18 | 14

Des citoyens sont sortis en masse dans la rue dans les différentes wilayas du pays pour réclamer en ce 7ème vendredi consécutif un changement "radical" du système politique et l'avènement d'une période de transition devant impliquer des figures "saines" parmi les compétences nationales, ont constaté des correspondants de l'APS.

Dans le Centre du pays, ils étaient des dizaines de milliers à revendiquer, sous un ciel menaçant, l’instauration d'une deuxième République. Dans les villes de Blida, Chlef, Tipasa, Djelfa, Médéa et Ain Defla, des milliers de citoyens de toute catégorie d'âge ont sillonné les principales artères des chefs-lieux de ces wilayas en scandant des slogans pour le "respect de la souveraineté populaire".

Même scènes à Tizi-Ouzou, Boumerdès, Bouira et Béjaïa où les manifestants ont exigé "le changement du système", "Une deuxième république" et des "poursuites judiciaires à l'encontre des corrompus". Lors de ces marches, les participants ont insisté sur le caractère pacifique de cette dynamique populaire et sur la fraternité entre l'institution militaire et le peuple en scandant "Djeich Chaâb Khawa khawa (Armée et peuple sont des frères)".

Intervenant au lendemain de la démission du président Bouteflika après un règne de 20 ans, la mobilisation n’a pas faibli dans la plupart des wilayas de l’Est du pays au fil des vendredis et des citoyens sont sortis en groupes, en famille et entre amis pour fêter les "acquis" du mouvement populaire et revendiquer la souveraineté du peuple.

A Constantine, Oum El Bouaghi, Khenchela, Mila, El Tarf, Biskra et Batna, des milliers de citoyens, des femmes notamment, dont beaucoup étaient drapées de l'emblème national, ont envahi les chefs lieux de ces wilayas brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Partez tous", "Nous n’allons pas nous arrêter. Nous sortirons chaque vendredi".

Encadrés par un dispositif de sécurité important, ces milliers de manifestants ont également réclamé le départ du président du Conseil de la Nation, du Premier ministre, du président du Conseil constitutionnel et de l’actuel gouvernement.

A Guelma, Tébessa, Souk Ahras, Sétif et Skikda, les marcheurs ont scandé "Djeich Chaab Khawa khawa" (Armée et  peuple sont frères) et appelé à traduire en justice les responsables et les personnes impliqués dans des affaires de corruption. A Annaba, des marcheurs ont  brandi une banderole sur laquelle était écrit "L’unité du pays est une ligne rouge".

Dans l'Ouest du pays, des centaines de milliers de citoyens ont appelé à un changement "radical" du régime. A Oran, les marcheurs ont scandé des slogans appelant notamment à une "nouvelle république novembriste" (en référence à la déclaration du 1er novembre 1954). Ces marches ont également donné lieu à une initiative de jeunes consistant en une tribune, sous le slogan "Street votes" (la rue vote), donnant la parole à des manifestants pour exprimer leurs opinions.

A Aïn Témouchent, des dizaines de milliers de citoyens ont appelé au changement total. A partir du siège de la wilaya, les manifestants ont parcouru les artères principales de la ville scandant des mots d’ordres marquant leur attachement au caractère pacifique et des slogans hostiles à toute intervention étrangère et refusant la gestion de la période transitoire par des "figures" du régime déchu.

A Tiaret, des milliers de citoyens sont sortis pour manifester pacifiquement et demander un changement radical du système et le départ de tous ses symboles, réclamant le départ du gouvernement en place "illégitime" et la "dissolution de toutes les assemblées".

A Saïda, Tissemsilt, Mostaganem, Sidi Bel-Ables, Tlemcen, El Bayadh et Naama, les citoyens, en masse, ont réclamé un changement "radical" du système, demandant le départ du président du Conseil de la nation et celui du Conseil constitutionnel, et du gouvernement.

La réaffirmation de la relation "fusionnelle" entre le peuple et l’Armée, et l’appel à la lutte contre la corruption, au nom de l’article 7 de la Constitution conférant au peuple la source du pouvoir, ont été les principaux slogans mis en avant par les manifestants à travers les wilayas du Sud pour réclamer un changement politique "profond". Les manifestants sont sortis dans la rue, toujours aussi nombreux, dans des rassemblements et des marches pacifiques à travers les principales artères des villes du Sud, telles que Ouargla, Touggourt, Ghardaïa, El-Oued, Adrar, Tamanrasset et Tindouf, pour appeler à engager des poursuites contre les symboles de la corruption et récupérer l’argent du peuple, plaider pour une instance consensuelle (gouvernement, conseil ..) et la mise en place d’une commission nationale d’organisation d’élections propres et honnêtes, tout en soulignant la symbiose entre le peuple et l’Armée, "garante de la protection de la Nation".

Outre l’appel à l’Armée à déjouer les complots, ils ont réclamé, au nom des articles 7 et 8 de la Constitution, un changement de système de gouvernance, tout en reprenant les slogans habituels pour le départ des figures de proue du système (dont les trois B: Bensalah, Bedoui et Belaiz et les partis de l’allégeance), et la préservation de l’unité du peuple.

Ces marches, entamées pour la plupart juste après la prière de vendredi, se sont déroulées dans le calme, encadrées par un dispositif sécuritaire. 

Aucun dépassement ou incident n’a été signalé, a-t-on constaté.