Diplomatie: Téhéran demande à Baghdad de réclamer le départ des troupes américaines d'Irak

Publié par Dk News le 07-04-2019, 16h28 | 5

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali  Khamenei, a appelé Baghdad à réclamer le départ des troupes américaines  d'Irak «le plus tôt possible», lors d'un entretien à Téhéran avec le  Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi.

«Vous devez prendre des actions pour vous assurer que les Américains  retirent leurs troupes d'Irak, le plus tôt possible car partout où ils (les  Américains) ont une présence durable, les forcer ensuite à partir devient  problématique», a dit lors de cette rencontre samedi le numéro un iranien,  selon son site officiel.

«L'actuel gouvernement et Parlement en Irak (...) ne sont pas désirés par  les Américains qui complotent pour les éjecter de la scène politique», a  encore dit M. Khamenei.

M. Adel Abdel Mahdi se trouve depuis samedi en  Iran.L'Iran est le deuxième fournisseur de l'Irak pour les produits  importés et un pourvoyeur vital de ressources énergétiques, dans un pays  miné par les pénuries d'électricité.

 Mi-mars, le président iranien Hassan Rohani a effectué une visite de  plusieurs jours en Irak, rencontrant la plupart des acteurs politiques et  des dignitaires religieux, du pays. Les deux pays se sont livré une guerre  meurtrière (1980-1988) mais leurs relations ont changé avec la chute de  Saddam Hussein en 2003, après l'invasion américaine. L'Iran y soutient  désormais de nombreux partis et groupes armés. Il a joué un rôle majeur face au groupe terroriste autoproclamé «Etat  islamique» (EI/Daech), contre lequel les Etats-Unis combattaient également  avec la coalition internationale dont l'appui aérien a été crucial.

La  volonté annoncée en février par le président américain Donald Trump de  rester en Irak pour «surveiller l'Iran» après le départ des troupes  américaines de Syrie a suscité l'indignation à Baghdad et relancé les  appels à forcer par la loi les troupes américaines à quitter le pays.

Depuis l'invasion emmenée par les Etats-Unis en 2003, la présence  américaine fait débat en Irak.

Au plus fort de la lutte contre  l'insurrection, jusqu'à 170.000 militaires américains étaient présents,  avant un retrait massif fin 2011. Des soldats américains sont ensuite  revenus, mais cette fois-ci au sein de la coalition anti-EI formée en 2014. Depuis la déclaration de M. Trump, des factions armées chiites proches de  l'Iran ont poussé pour le dépôt devant le Parlement irakien d'une  proposition de loi visant à imposer un calendrier de départ aux soldats  américains.