Australie Le réchauffement ralentit le rétablissement de la Grande barrière de corail

Publié par Dk News le 08-04-2019, 18h53 | 7

Le réchauffement de la mer a ralenti le   rétablissement de la Grande barrière de corail, selon une étude publiée   mercredi qui note une baisse de 90% de nouveaux coraux depuis deux récents   épisodes de blanchissement dus à des vagues de chaleur.

La Grande Barrière de corail, ensemble de récifs de 2.300 km situé au   nord-est de l'Australie et classé au patrimoine mondial de l'Unesco, a   connu quatre épisodes graves de blanchissement ces 20 dernières années, en   1998, 2002, 2016 et 2017.

Les auteurs de l'étude publiée dans Nature se sont penchés sur les deux   derniers: un an après, il y avait 89% de nouveaux coraux en moins que la   moyenne.

Les chercheurs ont estimé le nombre de coraux adultes ayant survécu à ces   étés particulièrement chauds ayant provoqué le blanchissement. Ils ont   ensuite noté une «chute» dans le remplacement de ces coraux, comparé aux   niveaux mesurés les années précédentes. Jusqu'à 93% pour les acropores,   coraux buissonnants qui abritent de nombreuses espèces.  «Nous n'avions jamais pensé découvrir une anomalie de cette ampleur», a   commenté Andrew Baird, co-auteur de l'étude.

L'équipe estime qu'il faudra entre cinq et dix ans pour que la production   de bébés coraux se rétablisse complètement, et seulement à la condition que   la barrière soit épargnée par un autre épisode de blanchissement.  Le blanchissement des coraux est un phénomène de dépérissement qui se   traduit par une décoloration. Il est provoqué par la hausse de la   température de l'eau, qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques qui   donnent au corail sa couleur et ses nutriments.

Les récifs, particulièrement sensibles aux variations de température,   peuvent s'en remettre si l'eau refroidit, mais ils peuvent aussi mourir si   le phénomène persiste.

«Les coraux morts ne se reproduisent plus (...). Moins de bébés signifie   que le rétablissement sera plus lent», note Terry Hughes, spécialiste des   coraux à l'université australienne James Cook.

«La question est: est-ce que ce rétablissement sera interrompu par un   autre épisode massif de blanchissement lié à l'accélération du   réchauffement climatique?», poursuit-il, évoquant un risque de modification   majeure des récifs.

Ainsi, les chercheurs ont constaté qu'en 2017, les coraux avaient subi une   chaleur plus forte qui avait provoqué les mêmes dommages que l'année   précédente, suggérant une adaptation de la barrière avec le développement   d'espèces de coraux plus résistantes à la chaleur.