Les trous noirs : La science pourrait en donner une première image

Publié par Dk News le 10-04-2019, 15h39 | 14

Massifs, gloutons, surpuissants. Prédits par la   théorie mais jamais directement observés, les trous noirs, dont on pourrait   voir la première image ce mercredi, restent parmi les objets les plus   énigmatiques de notre cosmos.

Un trou noir est un objet céleste qui possède une masse extrêmement   importante dans un volume très petit. Comme si la Terre était comprimée   dans un dé à coudre, ou comme si le soleil ne faisait plus que 6 km de   diamètre, expliquait récemment, glouton astronome à l'Observatoire de   Paris-PSL.  Selon la loi de la relativité générale établie en 1915 par Albert   Einstein, qui permet d'expliquer leur fonctionnement, l'attraction   gravitationnelle de ces "monstres" est telle que rien ne peut s'en   échapper, ni la matière, ni la lumière, quelle que soit la longueur d'onde.   On ne peut donc pas directement les observer.  De plus, la force de gravité qui émane du trou noir est tellement   phénoménale qu'on ne sait pas recréer un tel environnement en laboratoire.   La science en a identifié deux types.

D'une part les trous noirs stellaires, qui se forment à la fin du cycle de   vie d'une étoile. Ils sont extrêmement petits: tenter d'observer les plus   proches de nous équivaudrait à chercher à distinguer une cellule humaine   sur la Lune. D'autre part les trous noirs supermassifs, qui logent au   centre des galaxies et dont la masse est comprise entre un million et des   milliards de fois celle du Soleil. Ils ont commencé à se former très tôt   dans l'univers, avec les galaxies. Ils grossissent donc depuis quelque 10   milliards d'années.

Mais leur formation reste un mystère. Les deux trous noirs traqués par les   chercheurs de la collaboration Event Horizon Telescope, qui doivent   dévoiler les résultats de leurs recherches mercredi, sont deux   supermassifs. L'un, Sagittarius A  est blotti au centre de la Voie Lactée,   à 26.000 années-lumière de la Terre. Sa masse est équivalente à 4,1   millions de fois celle du Soleil. Son rayon équivaut à un dixième de la   distance entre la Terre et le Soleil.

L'autre est l'un des trous noirs connus les plus massifs, 6 milliards de   fois plus que notre Soleil et 1.500 fois plus que Sgr A. Il est situé à 50   millions d'années-lumière de la Terre, au coeur de la galaxie M87. Il est   bien plus gros que Sagittarius A mais il est tellement plus loin de nous   que, vue de la Terre, "sa taille apparente devrait être légèrement   inférieure à celle de Sgr A", précise l'Event Horizon Telescope.

Sous l'effet de l'énorme attraction gravitationnelle, les étoiles trop   proches sont aplaties, étirées puis disloquées, le gaz porté à des chaleurs   extrêmes. Gaz et morceaux d'étoiles tournent en spirale autour du trou noir   pour finalement y plonger, en générant un sursaut brillant de lumière   ultra-violette.

"Quand un trou noir commence à aspirer de la masse, cette dernière devient 

très chaude, elle brille et émet de la lumière", résume Paul McNamara,   responsable scientifique à l'ESA (Agence spatiale européenne) de LISA   Pathfinder, un futur observatoire spatial.

A défaut d'observer un trou noir, les astronomes cherchent depuis des   années à identifier le pourtour d'un monstre grâce à ces phénomènes se   déroulant en limite.