Les députés yéménites qui soutiennent le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi ont tenu hier dans l'est du pays leur première séance depuis le printemps 2015, marquée par l'élection de Sultan al-Burkani comme président de la Chambre des représentants.
Le Parlement yéménite (301 sièges), élu en 2009 pour un mandat de six ans, n'a pas été renouvelé en 2015, en raison de la guerre entre forces pro-gouvernementales et le Mouvement Ansarullah (Houthis) qui s'est emparé d'une bonne partie du nord du pays ainsi que de la capitale Sanaa. L'instance législatives est, depuis, divisée entre députés houthis et élus pro-gouvernementaux.
Le ministre de l'Information, Mouammar al-Iryani, a affirmé sur Twitter que 145 élus avaient pris part à la session tenue à Seyoun, deuxième ville de la province de Hadramout, en présence de M. Hadi, qui vit en exil en Arabie saoudite. A cette occasion, le président Hadi s'est adressé aux élus et accusé le groupe Ansarallah de «rester sourds aux discours de paix».
Une assemblée parallèle formée de partisans des Houthis tient des sessions régulières à Sanaa.
Coïncidence ou hasard du calendrier, les Houthis ont organisé samedi des élections partielles pour remplacer 24 «députés» de leur assemblée après des décès et des défections d'anciens élus. Ces élections se tiennent dans la capitale et plusieurs autres régions sous contrôle des troupes houthies. a précisé l'agence Saba. Le Yémen est déchiré par une guerre dévastatrice qui oppose le gouvernement aux rebelles Houthis venus du nord du Yémen. Une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite est intervenue en 2015 pour aider le gouvernement à stopper la progression des rebelles.
Le conflit, qui a provoqué la pire catastrophe humanitaire au monde selon l'ONU, a poussé des millions de Yéménites au bord de la famine et a fait quelque 10.000 morts depuis 2015.