«Le Monde» l’a relevé dans son édition de samedi De Paris, Aziz Chouaki observait avec «admiration» et «fierté» la révolte des Algériens

Publié par Dk News le 20-04-2019, 14h49 | 5

L'écrivain et dramaturge Aziz Chouaki, mort   mardi dernier à Paris d’un arrêt cardiaque, à l’âge de 67 ans, observait   avec «admiration» et «fierté» la révolte des Algériens qui a éclaté le 22   février, a relevé Le Monde dans son édition de samedi.

«Depuis le 22 février, date du début des manifestations en Algérie, il   vibrait au présent en suivant l’actualité? de son pays, l’Algérie, qu’il a   dû quitter en 1991 pour que des terroristes n’aient pas à rayer son nom sur   leur liste des hommes à abattre», a écrit le journal dans un hommage à   l'auteur de Baya.

«De Paris et sa banlieue nord, l’exilé observait avec admiration et fierté   cette rue algérienne, la dignité de ses personnages qui, dans un sursaut   extraordinaire, écrivent eux-mêmes l’Histoire», a-t-il ajouté sur cet   auteur prolifique qui, «sous sa plume, leurs mots virevoltent, leurs   métaphores deviennent de la poésie et leurs aventures migratoires des   odyssées extraordinaires».

Le journal reprend à son compte la déclaration faite par Jean-Louis   Martinelli, ancien directeur du théâtre des Amandiers, à Nanterre   (Hauts-de- Seine), qui a adapté trois des textes de Chouaki, dont Une virée   (Editions Théâtrales, 2005), génial road trip statique et «destroy», dans   une Algérie imaginaire.

«Cette manière si personnelle de faire danser les mots, chavirer la   syntaxe. Cette dextérité? à créer de l’image avec ses mots, à s’imprégner   de la violence du monde et à nous secouer de rire. Il y a chez lui quelque   chose de Rabelais ou de Céline. Sa langue dynamite le rée», a-t-il dit.

Pour Le Monde, «auteur prolifique, l’artiste exilé était aussi un   solitaire, fuyant les mondanités, abhorrant les clichés réducteurs sur les   +écrivains arabes+», indiquant qu'à son arrivée en France, «il avait   d’ailleurs décliné? des propositions de grands éditeurs parisiens, se   refusant à jouer l’Algérien rescapé du terrorisme prompt à vilipender   l’islamisme».

«Il pensait, à tort ou à raison, qu’il ne rentrait pas dans le moule,   trop punk, trop libre, trop diffèrent. En Algérie, il reste encore plutôt   méconnu, parfois incompris. Il est pourtant l’un des plus grands écrivains   algériens contemporains», écrit le journal.