Ghardaïa : Le patrimoine immatériel connait «une fragilité» et «un déclin»

Publié par Dk News le 01-05-2019, 14h39 | 8

Les participants aux journées de formation sur   l’expression littéraire orale et les contes populaires ont estimé mercredi   à El-Atteuf (Ghardaia) que ce patrimoine immatériel connait «une fragilité   bien visible, voire un déclin» avec l’introduction dans les foyers des   médias et des moyens de communication modernes.

Lors de ces journées (trois jours), initiées dans le cadre du mois du   patrimoine par l’association «Imekres» sur le patrimoine et folklore, en   collaboration avec l’Office de protection et de promotion de la vallée du   M’zab (OPVM), les intervenants ont plaidé pour la mise en place d’un   inventaire du patrimoine immatériel, composé d’arts populaires, de   pratiques et de traditions sociales telles que les contes, légendes et   mythes, ainsi que les chants poétiques, afin de les préserver.

Les contes du M’zab, issus de l’imaginaire populaire, constituent une   composante essentielle du patrimoine immatériel de la région, ont souligné   les intervenants précisant que cet héritage culturel imprégné de valeurs   spirituelles islamiques participe à la fois à la cohésion sociale et à la   dynamique culturelle.  Ces contes populaires, transmis de génération en génération, sont   aujourd’hui en péril, et la relève n’est plus assurée, les répertoires   s’appauvrissent, et les grand-mères sont de plus en plus absentes dans le   processus de transmission de ce patrimoine, estiment des participants.

A ce propos, M’hamed Loukal, du Conseil culturel de Sidi Bel Abbes,   considère que «peu de jeunes s’intéressent aux contes populaires transmis   par nos grand-mères, et on assiste ainsi à la disparition de ce patrimoine   considéré comme la mémoire du peuple».

«A travers cette manifestation culturelle, nous tendons à mettre en   lumière les spécificités de ce patrimoine populaire immatériel de la région   considéré comme un patrimoine riche et inestimable et de mettre en place   des mesures de collecte et de publication des contes et leur diffusion»,   a-t-il ajouté.

Considérés à juste titre comme les gardiens des mémoires collectives, les   conteurs et conteuses partagent avec les enfants la sagesse, les valeurs de   solidarité et de tolérance ainsi que la morale et l’éducation autour   d’histoires et légendes transmises de génération en génération dans la   langue maternelle, a fait savoir de son coté le président de l’Association   Imekres, Ahmed Bouhoun.

Ces journées de formation, organisées sous le thème «les contes populaires   : creuset de la mémoire collective», proposent à travers des ateliers   plusieurs autres activités ludiques, des contes en faveur des enfants et   des tables rondes et conférences animées par des chercheurs et spécialistes   du conte populaire de différentes régions du pays.

A travers cette manifestation dédiée aux contes populaires et l’expression  orale, les organisateurs cherchent à participer à l’enrichissement du   paysage culturel et artistique de la région de Ghardaia et ambitionnent   également de sensibiliser le grand public à l’importance de l’appropriation   et de la valorisation de ce patrimoine ancestral.