Zika: Risque de séquelles neurologiques graves, selon une étude

Publié par Dk News le 04-05-2019, 15h05 | 3

Certains patients touchés par le virus Zika lors de l'épidémie de 2016 souffrent toujours de séquelles importantes trois ans après, révèle une étude menée en Guadeloupe et en Martinique, dans les Antilles françaises.

Un quart des malades suivis souffre encore de problèmes résiduels, comme une marche altérée ou de l'instabilité, et environ 8% sont gravement atteintes, selon cette étude publiée le 26 avril dans la revue Neurology.

«Ce sont des patients qui sont généralement passés en réanimation, qui avaient un syndrome de Guillain-Barré, donc une paralysie des quatre membres. Ils n'ont pas encore récupéré la marche et sont totalement dépendants dans les gestes de la vie quotidienne. Certains vont garder des séquelles», a détaillé Annie Lannuzel, professeur de neurologie à l'université des Antilles, qui a piloté l'étude.

Un total de 87 patients, dont six enfants, ont participé à cette étude, dont 76 ont pu être suivis dans le temps. Tous présentaient un NeuroZika, qui se caractérise par des atteintes neurologiques  L'étude met en avant que l'infection NeuroZika a pu être identifiée par la détection des acides nucléiques du virus Zika dans l'urine, le sang ou le liquide céphalorachidien. Elle recommande donc une meilleure prise en compte de ces cas. «Quand on trouve le virus dans un fluide, il peut y avoir une atteinte plus sévère. Il y a un risque de passer en réanimation ou d'être intubé.

Il faut vraiment prendre en charge ces cas rapidement et précocement», a expliqué la professeure Lannuzel. Lors de la prise en charge, 54 malades affichaient des atteintes du système nerveux périphérique (nerfs), 19 du système nerveux central (cerveau et moelle épinière) et 14 avaient une combinaison de ces deux manifestations.

 Dans 75% des cas, les personnes suivies ont totalement récupéré ou ne présentent que quelques signes sans répercussion importante. Par ailleurs, trois patients sur les 87 sont décédés.

En 2016, l'épidémie de Zika avait touché plus de 66.000 personnes aux Antilles.  Dans la grande majorité des cas, le virus ne s'était manifesté que par des fortes fièvres, des douleurs et des boutons sur une courte période.