Culture

Ksour de M’doukal (Batna) : Un site historique et touristique à valoriser

Publié par Dk News le 06-05-2019, 16h15 | 53
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Les habitants de M’doukal (130 km au Sud-ouest)   misent sur la classification de ses Ksour en secteur sauvegardé,   conformément à la législation en vigueur, afin de revitaliser cet espace et   le transformer en une destination touristique.

Le dossier de cette classification a été déposé en octobre 2018 à la   commission nationale des biens culturels du ministère de la Culture, assure   le directeur  de la culture, Omar Kebbour qui relève que l’initiative a   pour atouts la persistance d’une certaine activité agricole entretenue par   quelques habitants et le bon état de conservation de ses constructions en   terre crue.

Pour M. Kebbour, lui-même chercheur en archéologie, cette étape est   importante pour la sauvegarde du site et la sensibilisation des habitants à   la préservation et le respect du mode de construction lors des actions   d’entretien et de restauration.

L’importance de ce vaste monument architectural ne pouvant être dissociée   des métiers artisanaux de ses anciens occupants, il a été convenu avec les   autorités locales pour ressusciter certains métiers traditionnels avec   l’engagement du secteur de la culture à accompagner la restauration des   vieilles constructions.

Il est également prévu, dans la même perspective, d’encourager les   associations locales intéressées par la protection du patrimoine culturel   et touristique au travers de la relance de certaines manifestations dont le   festival équestre qui attirait de grands nombres de visiteurs de plusieurs   wilayas du pays, a-t-il- ajouté.

Un atelier pratique sur les techniques de construction en terre 

En prévision de la classification des ksour en patrimoine national   sauvegardé, la direction de la Culture, en coordination avec l’association  Teghanimet pour la culture et les arts, a organisé, au début de la   célébration du mois du patrimoine, un atelier pratique sur les techniques   de construction en terre à M’doukal.

L’objectif était de sensibiliser les habitants à la valeur des techniques   des anciens bâtisseurs de ces ksour, dont la pérennité des £uvres est   aujourd’hui visible aux visiteurs.  Pour l’architecte et présidente du bureau de valorisation du patrimoine à   la direction de la Culture, Asma Ghenam, la protection des vieux ksour   commence par la mise en exergue du mode, des techniques et matériaux de   construction d’où la tenue de cet atelier encadré par des spécialistes dont   Rachid Djebnoun et Omar Dali de l’université Mohamed Khider de Biskra et   Lina Chaoui de l’université de Blida.

La terre représente le matériau principal de construction des ksour et   leur confère une touche d’esthétisme et de symbiose singulière, estiment   les spécialistes qui considèrent qu’il est nécessaire de ressusciter cette   technique de construction écologique et durable dans les efforts de   préservation du vieux village de M’doukal, plusieurs fois séculaire, dont   certains édifices continuent d’assurer leurs fonctions d’origine à l’instar   de la mosquée où la prière est à ce jour officiée.

L’intérêt pour les ksour de M’doukal, frappés en 1969 par de grandes   inondations, remonte à plusieurs années puisqu’en 2013, une étude sur la   réhabilitation du vieux noyau de M’doukal a été réalisée par l’architecte  Brahim Ariouat qui avait évalué à 630 millions DA le coût nécessaire pour   l’opération.

En avril 2015, des journées d’étude sous le slogan «M’doukal, patrimoine   national» ont été organisées par l’association des amis de Medghacen et   l’association de la culture et du patrimoine historique de M’doukal avec la   participation d’une commission ministérielle en préparation du projet de   préservation de ce site historique.  

Ksour de M’doukal, histoire et authenticité

Aux origines numides, les ksour de M’doukal dont la construction remonte   au 3ème siècle de notre ère tirent leur importance du fait qu’ils ont   toujours constitué un carrefour de diverses civilisations humaines,   estiment des historiens.

L’appellation M’doukal du site signifie en langue amazighe «les amis»,   alors que les romains l’ont appelé «Aqua viva» au regard du nombre   important de sources d’eau, selon les mêmes historiens qui soulignent que   M’doukal, Tobna (près de Barika) et Tahouda (Biskra) figurent parmi les   plus anciennes cités de la région et qui entretenaient d’étroits rapports   commerciaux.

Le nom de M’doukal a été également mentionné par plusieurs anciens   historiens dont l’explorateur Hocine Ibn Mohamed El-Ouartilani qui vécut   entre 1125 et 1193 de l’hégire.

La cité fut aussi le berceau de nombreux illustres savants dont Salah Ibn   Mohamed Zouaoui El-Hassani, mort en l’an 839 de l’hégire, Abdelkader Ibn   Beliouz El M’doukali, mort à Damas en 1936 et l’illustre écrivain et   moudjahid Ahmed Aroua.

Bâtie au milieu d’une oasis verdoyante aux sources d’eau multiples,   M’doukal fut célèbre pour ses mosquées et zaouïas dont Djamaa Sidi El Hadj   d’où prenaient leur départ les anciennes caravanes de hadj, mais aussi pour   ses cinq portes : Enader, Essour, El-Hamraya, Erahba et El-Okda.  A l’instar des anciennes cités islamiques, les ruelles de M’doukal sont   étroites, sinueuses et recouvertes par endroits, appelées «Skifa».  La ville compte également certaines constructions en terre crue élevant   sur deux niveaux et parfois quelques ruines de l’époque romaine.  Résistant au temps et à l’oubli, M’doukal conserve, à ce jour, les traces   intactes de sa gloire passée et ses vestiges culturels et patrimoniaux qui   méritent, assurent nombre de spécialistes, d’être sauvegardés et   ré-explorés dans la perspective d’en faire une destination majeure du   tourisme culturel.

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