Libye: Al-Sarraj en tournée européenne pour réunir des soutiens, appels à la cessation des hostilités

Publié par Dk News le 07-05-2019, 16h15 | 11

Le chef du gouvernement libyen d'union nationale (GNA) libyen, Fayez al-Sarraj, entame mardi une tournée dans des capitales européennes en vue de réunir des soutiens et faire dissiper les divisions internationales vis-a-vis de la crise libyenne, exacerbée par l'agression des troupes menées par Khalifa Haftar contre la capitale libyenne Tripoli.

M. al Sarraj rencontrera successivement le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte à Rome, la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin dans la soirée, puis le président Emmanuel Macron mercredi à Paris, détaille un communiqué du porte-parole du ministère des Affaires étrangères du GNA. Une visite en Grande-Bretagne est également envisagée dans le cadre de cette tournée qui vise à «réunir des soutiens contre l'agression» du général à la retraite Khalifa Haftar contre la capitale libyenne Tripoli, est-il précisé dans le communiqué.

La Libye, en proie à l'instabilité depuis la chute de l'ancien régime de Maammar el Guedhafi en 2011, a de nouveau basculé dans une spirale de violences avec le lancement par le maréchal Haftar, d'une agression militaire sur Tripoli, siège du GNA, le 4 avril. Après une progression rapide, ses troupes piétinent depuis un mois aux portes de Tripoli, barrées par les forces loyales au GNA, dont des milices armées de la ville de Misrata.

Des combats se déroulent dans la banlieue sud de la capitale, ainsi qu'au sud de la ville. La visite de M. al Sarraj à Paris revêt une importance particulière pour le GNA qui a, à plusieurs reprises, accusé la France de soutenir, au moins politiquement, Khalifa Haftar. Les autorités françaises ont toujours démenti ces accusations, affirmant leur opposition à une opération militaire et leur attachement à «un processus politique sous l'égide de l'ONU».

Depuis le 4 avril, les affrontements et les bombardements autour de la capitale libyenne ont fait au moins 432 morts, 2.069 blessés et plus de 55.000 déplacés, selon l'ONU, qui a multiplié les appels à cesser les hostilités.

Nouvel appel de l'UA et de l'ONU à un cessez-le-feu

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ont lancé lundi un nouvel appel à un cessez-le-feu en Libye, rejeté jusqu'à présent par Khalifa Haftar qui veut poursuivre sa conquête de Tripoli.

«La priorité aujourd'hui est de faire en sorte que (la guerre) cesse», a déclaré Moussa Faki lors d'un point de presse à l'ONU à New York avec Antonio Guterres.

«Il n'y a pas de solution militaire dans un conflit de cette nature», a-t-il insisté.  «Il faut absolument que les parties libyennes acceptent la cessation des hostilités, de se retrouver autour d'une table pour un réglement pacifique, politique, de cette crise», a-t-il ajouté. «Le message pour tous les Libyens» est la nécessité «d'un cessez-le-feu» et une «cessation des hostilités» avec un retour à un processus de réglement politique, a indiqué pour sa part le SG de l'ONU. L'appel à un cessez-le-feu inclut un «arrêt de l'offensive» militaire menée par le maréchal Haftar, a précisé M. Guterres.

Depuis plusieurs semaines, les positions militaires sont globalement figées mais des combats se poursuivent dans la banlieue sud de la capitale libyenne Tripoli, ainsi qu'au sud de la ville. Selon l'ONU, les affrontements ont fait au moins 432 morts, 2.069 blessés et plus de 55.000 déplacés.