Le professeur universitaire spécialiste en droit international, Zidane Salah Eddine a plaidé, mercredi à Alger, pour «une nouvelle approche» dans le traitement des massacres du 8 mai 1945 perpétrés par la France coloniale à l'égard des Algériens.
«Il est impératif de sortir du cercle vicieux et de trouver une nouvelle approche dans le traitement des massacres du 8 mai 1945 afin de pouvoir rendre justice aux victimes de ces actes, qui constituent selon la classification internationale, «des crimes contre l'humanité», a précisé M. Salah Eddine dans une communication à l'Assemblée populaire nationale (APN) à l'occasion de la commémoration du 74e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. Déplorant le fait que des actions en justices n'aient pas été intentées contre les institutions françaises responsables de ce génocide, il a mis en avant «l'impératif de passer à un autre niveau, celui de la reconnaissance et des excuses des auteurs de ce crime pour aller ensuite à l'indemnisation des victimes». Au plan juridique, tous les mécanismes sont là pour que ces crimes soient classés, au vu du droit international, «crimes contre l'humanité», a expliqué le professeur universitaire précisant que c'est là le plus haut niveau de classement qui fait que ces crimes restent imprescriptibles. Pour sa part, le directeur des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi a évoqué la conjoncture précédant les massacres du 08 mai 1945, rappelant que les Algériens n'avaient pas manifesté pour célébrer la fin de la deuxième guerre mondiale, sinon pour réclamer l'indépendance. La sortie des Algériens ce jour-là était «le fruit de leur maturité et de leur conscience que la France n'allait pas tenir sa promesse d'offrir à l'Algérie l'indépendance à la fin de la 2e Guerre mondiale et la victoire des alliés sur le nazisme. a-t-il affirmé.