Ghardaïa: La confection d’Amendil ressuscitée au M’zab

Publié par Dk News le 15-05-2019, 16h27 | 13

La confection d’Amendil, une nappe   traditionnelle propre à la région du M’zab, fait l’objet d’un intérêt de   l’Association féminine «Tarselt Oughlane» de Béni-Isguen (Ghardaia) pour la   revivification et la préservation du patrimoine du M’Zab, à travers des   initiatives concrètes visant à ressusciter l’art ancestral, selon la   présidente de l’association. 

Ce patrimoine matériel «Amendil» constitue, au même titre que le tapis de   Béni-Isguen, une richesse culturelle et artistique, un mode d’expression et   le support d’un art séculairetransmis de génération à génération, a précisé   à l’APS Mme. Nadia Ammi Moussa, soulignant l’importance de valoriser cet   héritage.

Amendil est une nappe, un tissu de pure laine de différents formats, tissé   à la main avec des motifs colorés et des peintures sublimes qui marient   bien authenticité et modernité, et constitue un signe d’expression   culturelle et de cohésion sociale.

La fabrication de «Amendil», véritable £uvre d’art qui illustre le vécu   des femmes tisseuses, passe par plusieurs étapes notamment le tissage de   l’étoffe, sa teinture à base de teinture végétales et autres composants   naturels ainsi que sa décoration de différents motifs minutieusement   étudiés, explique-t-elle.

Confectionnée directement sur le métier à tisser, selon une technique de   trame discontinue, cette £uvre indispensable dans chaque maison du M’zab se   transmet uniquement par le biais de l’apprentissage informel et constitue   avant tout une activité familiale, indique-t-on.

L’utilisation de cette nappe «Amendil» dans la plupart des foyers du M’zab   a permis d’assurer sa viabilité. Utilisée comme décor de table ou mural,   elle sert également pour couvrir les grandes assiettes de couscous et   autres gâteaux ainsi qu’à emballer des produits.

Pour cela notre association +Tarselt Oughlane+ appelle à la sauvegarde et   la préservation de ce patrimoine ancestral par l’organisation de cycles de   formation au profit des femmes du M’zab, selon la présidente de   l’association.

Pas moins de 75 femmes ont été formées depuis 2018 au tissage et à la   teinture naturelle de cette nappe par l’association, en collaboration avec   l’Office de la protection et la préservation de la vallée du M’Zab (OPVM),   a révélé fièrement Mme. Ammi Moussa pour qui «la transmission des coutumes   et des traditions est gage de survie des joyaux patrimoniaux».

L’importance de mettre en valeur cet héritage et ce pan de la culture   locale a été soulignée aussi par les responsables de l’OPVM, lors d’une   session de formation de quatre jours organisée à l’occasion du mois du   patrimoine.

La valorisation et la promotion de ce patrimoine immatériel constitue une   valeur ajouté et une plus-value pour l’économie locale et consolide   l'attractivité touristique de la région en perpétuant les traditions   culturelles locales.