Santé

Commotions cérébrales :un danger potentiel !

Publié par Dk News le 18-05-2019, 15h37 | 28
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Dans un livre choc et bien documenté, un chercheur canadien sonne l'alarme : les commotions cérébrales lors du sport sont sous-estimées et souvent négligées. Or, non prises en charge, elles peuvent avoir des conséquences lourdes.

Véronique, 54 ans, canadienne. Depuis plus d'un an, elle souffre d'une importante baisse d'énergie, de fatigue, de troubles du sommeil et de l'attention, de pertes de mémoire. Son généraliste diagnostique une dépression à laquelle elle ne croit pas. Elle consulte une psychothérapeute qui doute, elle aussi, du diagnostic. Au cours des entretiens, la thérapeute apprend que Véronique fait du judo. Elle est ceinture noire et pratique la compétition dans ce sport de combat qui comporte des projections au sol. La possibilité de séquelles de commotions cérébrales est alors évoquée puis confirmée par des tests neuropsychologiques. Pour le Dr Dave Ellemberg (neuropsychologue au CHU Sainte Justine à Montréal et auteur du livre "Les commotions cérébrales dans le sport), qui est amené à l'évaluer par la suite, Véronique est bien victime de blessures cérébrales passées inaperçues. Et chez nous aussi, de nombreux sportifs professionnels ou amateurs, jeunes ou vieux, sont victimes des suites de commotion cérébrale sans le savoir.

Tempête sous un crâne

Le terme de commotion cérébrale s'applique à une secousse violente sur la tête ou à des secousses minimes mais répétées. Sous l'effet du choc, le cerveau est déplacé à l'intérieur du crâne. Les commotions les plus fréquentes sont associées aux sports de contact et de collision (football, rugby, judo patinage...). Le choc peut évidemment être brutal : le cerveau d'un sportif qui subit un trauma violent endure la même force d'impact qu'une voiture lancée sur un mur de briques à 70km/h. « Mais la répétition des blessures, commotion après commotion, augmente la sévérité des séquelles et peut les rendre tout aussi graves qu'un choc violent. Si le match se poursuit, les entraînements reprennent, la lésion suivante sera plus à risque de complication que la première, affirme le Dr Dave Ellemberg. Il faut redouter le «syndrome du second impact », plus grave, qui provoque une flambée des processus inflammatoires et un gonflement du cerveau. ». Des situations, vu leur fréquence, qu'il faut mieux prévenir.

Une épidémie silencieuse

Une étude canadienne publiée en 2002 rapporte que 60% des sportifs universitaires ont eu des symptômes de commotions cérébrales en une seule saison. Depuis 2011, aux Etats-Unis des campagnes de prévention sont organisées dans les campus, sur les stades pour alerter sur le syndrome post-commotionnel. « Si le cerveau est fragilisé dès la première commotion, il a des facultés de récupération grâce à la plasticité neuronale. Mais, au-delà de trois commotions, les études le montrent bien, il va être débordé, et son fonctionnement altéré », explique le Dr Ellemberg. Chez les sportifs, mais aussi chez les personnes âgées qui chutent, les bébés qui sont « secoués », les commotions cérébrales à répétition peuvent entraîner des séquelles permanentes. Des maux de tête chroniques s'installent ou des vertiges récurrents, le fonctionnement psychique est altéré. La personne a du mal à se concentrer, à lire un roman, à se souvenir des consignes ou à planifier son travail, même sa personnalité peut changer du tout au tout, on l'a vu avec de grands boxeurs. Le risque de maladie d'Alzheimer est multiplié par dix. Voilà pourquoi, après un coup sur la tête, même apparemment anodin, il faut rester vigilant. Pour préserver ses facultés cérébrales, Véronique, la judoka, a dû abandonner la compétition.

Après une collision, soyez attentifs aux petits signes

Si le sportif perd connaissance suite à la collision, c'est évident : il s'arrête de jouer. Mais dans 90% des cas, il n'y a pas de perted e connaissance et sa vigilance reste normale, ce qui ne veut pas dire qu'il n'a rien eu. S'il vomit, perd l'équilibre, tient quelques minutes des propos confus, se plaint de maux de tête (85% des cas), il doit aussi sortir du terrain et être surveillé. Dans 30% des cas, les symptômes apparaissent 24 à 48 h après l'accident. Des étourdissements, des troubles de la concentration ou de la mémoire pendant quelques jours (même en l'absence de perte de connaissance, répétons-le), une sensibilité aux sons ou à la lumière, sont des signes de commotion cérébrale.». En ce cas, affirme Dave Ellemberg : « il faut retirer le sportif de la pratique quelque temps et lui conseiller de se reposer. La reprise de l'activité ne pourra avoir lieu que lorsque tous les symptômes auront disparu et avec l'accord du médecin. Qu'on se le dise...

Ne pas confondre...

-Les commotions cérébrales résultent d'une secousse violente sur la tête ou de secousses minimes mais répétées. Sous l'effet du choc, le cerveau est déplacé à l'intérieur du crâne. Exemples : les chocs pendant le sport, les bébés secoués, les personnes âgées qui chutent. Elles peuvent sembler anodines et entraîner pourtant des séquelles dramatiques.

-Les traumatismes crâniens regroupent les coups sur la tête qui vont du traumatisme léger n'entraînant pas de lésions (90 à 95% des cas) aux traumatismes plus graves responsables d'hémorragie cérébrale voire de contusions très graves. C'est ce qui a conduit le champion de Formule 1 Schumacher à l'hôpital où on a dû le plonger dans un coma artificiel pour tenter de protéger son cerveau.

Qui et quand appeler ?

Quand il y a eu perte de connaissance ou lors de l'apparition de signes suspects à distance du traumatisme, appeler le 16 (samu) ou le 18 (pompiers).

Ce qui doit alerter : des propos confus, des vomissements, des maux de tête qui augmentent au cours des cinq premières heures (voire pendant 12 h), une pupille plus dilatée que l'autre, une faiblesse unilatérale (bras gauche plus faible que le droit par exemple), des souvenirs qui ne se fixent toujours pas après 24 h . C'est peut-être un hématome intracrânien qui grossit.

Ce qui doit rassurer : le mal de tête qui se stabilise (y compris pendant quelques jours mais sans augmenter), les troubles d'équilibre qui disparaissent dans les minutes voire l'heure qui suit.

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