Allergies respiratoires : laissons les enfants pratiquer le sport qu'ils aiment

Publié par Dk News le 20-05-2019, 15h13 | 7

Les enfants allergiques ou asthmatiques peuvent pratiquer un sport. De nombreux moyens thérapeutiques permettent aujourd'hui de le faire. Le point avec le Dr Bertrand Delaisi, pédiatre et allergologue au Centre de Pneumologie de l'enfant à Boulogne-Billancourt.

Invité par la fondation Stallergènes (une fondation pour l'éducation et la recherche sur les allergies) pour apporter son éclairage sur "les enfants et le sport", le Dr Bertrand Delaisi, pédiatre et allergologue, a clairement affirmé que "le meilleur sport pour les enfants qui souffrent d'allergie respiratoire ou d'asthme est le sport qu'ils aiment. L'esprit d'équipe, dépassement de soi, développement corporel... sont autant de bienfaits et de qualités dont ils doivent profiter, au-delà des gênes parfois ressenties et pour lesquelles des solutions préventives et thérapeutiques existent".

L'allergie peut-elle gêner la pratique d'un sport ?

Un sondage Ifop réalisé pour la fondation Stallergènes indique que 88% des enfants allergiques font du sport (44% régulièrement et 44% de temps en temps). Mais 67% avouent ressentir des gênes (toux, gêne respiratoire, essoufflement...) dues à leurs allergies, qu'ils habitent en ville ou à la campagne.

"Quand vous faites du sport, vous avez besoin d'avoir une bonne fonction ventilatoire et si vous êtes gêné aux niveaux des voies respiratoires supérieures à cause d'une rhinite allergique, vous êtes forcément gêné dans la pratique de votre sport.

De même, si vous êtes asthmatique, la sécheresse des voies aériennes supérieures va stimuler des cellules nerveuses qui vont provoquer un spasme des bronches et limiter les capacités respiratoires à l'effort. Mais le message que j'aimerais faire passer et que notre mission, à nous médecins, est de permettre à l'enfant d'avoir une vie normale et de pratiquer le sport qu'il aime. Ce n'est pas à l'enfant de s'adapter à son allergie mais c'est à nous de nous adapter à la situation de l'enfant pour lui permettre d'avoir l'activité sportive qu'il souhaite car c'est tout à fait bénéfique pour son développement" insiste le Dr Delaisi.

L'activité sportive à l'école est également à conseiller car "elle favorise le développement physique, l'autonomie, la sociabilité et la confiance en soi de l'enfant" souligne le Dr Sibylle Ajavon, médecin scolaire à Paris.

Existe-t-il des restrictions vis-à-vis de certains sports ?

Contrairement aux idées reçues, très peu d'activités sont en réalité déconseillées aux enfants allergiques à part la plongée sous-marine avec bouteilles qui nécessite un véritable aménagement pour ne pas prendre de risque d'embolie gazeuse ou l'équitation quand on est allergique aux phanères du cheval. "Tous les sports sont possibles avec des aménagements. Il faut simplement en parler au médecin car l'arsenal thérapeutique, qui va de la prise d'antihistaminiques en cas d'allergie ou d'un spray broncho-dilatateur avant l'effort en cas d'asthme à une désensibilisation est très large. L'enfant allergique peut pratiquer tous les sports, il peut même devenir champion olympique s'il est doué et ambitieux. Il n'y a aucune raison que sa maladie allergique ou asthmatique l'empêche d'atteindre le haut niveau".

Et la natation ?

"On a longtemps pu dire que la natation n'était pas le meilleur sport pour les enfants asthmatiques car les gaz formés par les matières organiques en contact avec le chlore pouvait être irritant pour les voies respiratoires aériennes.

Mais si cela est vrai pour les nageurs de compétition, ce n'est pas vrai pout tout un chacun et la natation est même un sport que l'on conseille facilement car la piscine est un milieu où il y a moins d'allergènes et l'air ambiant humide présente l'avantage d'être moins "asthmogène", évitant ainsi le refroidissement de la muqueuse bronchique".