Cameroun: Opposition et séparatistes boycottent la fête nationale

Publié par Dk News le 20-05-2019, 17h11 | 16

L'opposition et les séparatistes anglophonesqui militent pour la partition du Camerounont décidé lundi de boycotterla fête nationalecélébrée en grande pompe par les autorités, selon desmédias.

Les cérémonies devaient débuter à 11H00 (10H00 GMT) à Yaoundé, sous ladirection du président Paul Biya, avec notamment une parade militaire.

Les séparatistes, qui se battent pour la création d'un Etatindépendant dans ces deux régions, ont appelé à deux jours de «villesmortes» les 19 et 20 mai, bannissant toute activité publique pour s'opposerà la tenue de la fête nationale.

Les deux principaux partis d'opposition, le Social Democratic Front(SDF) et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), ont eux aussidécidé de boycotter les festivités, estimant que le pays ne sauraitcélébrer l'unité nationale alors que deux de ses régions sont en guerre.

Le parti «ne peut pas célébrer lorsque des Camerounais sont tuéspendant que le gouvernement fait la sourde oreille», a ainsi affirmé leMRC, dont le président Maurice Kamto, officiellement arrivé deuxième à laprésidentielle d'octobre 2018, est détenu, avec plus de 150 de ses soutienset militants, depuis fin janvier.

Les séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone,militent pour la création d'un Etat indépendant dans les régions duNord-Ouest et du Sud-Ouest.

Symbole de l'unité, la fête nationale a été instituée le 20 mai 1972,date à laquelle un référendum avait été organisé pour réunifier le Camerounfrancophone et le Cameroun anglophone. La République fédérale du Camerounavait alors changé de dénomination, devenant République unie du Cameroun. Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes ont pris lesarmes contre Yaoundé, se battant pour la division du pays. De son côté, leSDF milite pour un retour au fédéralisme. Depuis plus d'un an, les régions anglophones sont le théâtre d'unconflit armé qui n'a cessé de prendre de l'ampleur. Des combats opposent régulièrement l'armée, déployée en nombre, à desgroupes épars de séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale,attaquent gendarmeries et écoles et multiplient les enlèvements.

Lacrise a déjà forcé, selon l'ONU,plus de 530.000 personnes à fuirleur domicile. En vingt mois, le conflit en zone anglophone a fait 1850morts, selon le centre d'analyses géopolitiques International «CrisisGroup».