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Crise en Libye: La mission de l'ONU «a manqué à ses obligations» (GNA)

Publié par Dk News le 22-05-2019, 15h58 | 3
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La Mission des Nations Unies «a manqué à ses obligations» en Libye, a indiqué le représentant du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen lors de la session du Conseil de sécurité sur la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays, appelant l'organe onusien à obliger Khalifa Haftar à «cesser son agression contre Tripoli» et à «envoyer une commission d'enquête et dévoiler les pays étrangers qui le soutiennent».

Dans son discours prononcé lors de cette séance de consultations sur la Libye mardi au Conseil de sécurité, le représentant du GNA a regretté l'échec de la mission de l'ONU dans le pays «dans la mesure où elle n'a pas pu s'acquitter de ses obligations».

Dénonçant l'aide de certains pays aux troupes de Haftar, «en violation flagrante» des résolutions du CS, il a ajouté que «le Conseil de sécurité a la responsabilité historique de rétablir le cours normal des choses en condamnant l'agresseur, et le forcer à regagner son ancien quartier général», avant l'attaque sur Tripoli.

  «Le gouvernement national d'union (GNA) a demandé au Conseil de sécurité de forcer l'armée à retirer ses forces de Tripoli», estimant «déraisonnable de laisser les armes et de cesser le feu pendant que les forces armées sont toujours à la périphérie de la capitale, compte tenu de l'autodéfense».

 «Le GNA s'est montré pourtant disposé à soutenir l'émissaire des Nations unies, Ghassan Salamé, dans le but de lancer un processus politique fructueux, en tenant compte des nouvelles données et en trouvant un nouveau mécanisme de dialogue incluant tous les Libyens sans exclusion», a ajouté le diplomate libyen, notant que le Conseil de sécurité «a la responsabilité historique de corriger le cours des choses».

Pour le GNA, «l'attaque de Haftar contre Tripoli est un coup d'Etat contre la légitimité et une réduction du processus politique ainsi qu'un retour à la règle totalitaire et à la règle individuelle».

 «Les règles de négociation en Libye ont changé (après l'attaque de Tripoli) et après cette trahison et cette agression, le processus politique ne devrait plus être mis en attente par une seule personne», a déclaré le GNA dans son discours publié sur son site officiel, avant d'ajouter: «nous avons dû nous battre pour la défense de notre peuple et de notre capitale et pour défendre l'espoir de tous les Libyens dans un Etat civil démocratique».

Le GNA a dénoncé aussi le fait que l'attaque de Haftar contre Tripoli soit encouragée par certains pays.

«Il y a des pays qui ont fourni à la force agressive des armes diverses, des avions, des missiles et des mécanismes modernes, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et nous nous demandons combien de temps rester silencieux à ce sujet», a-t-il affirmé, sans les citer.

Le gouvernement d'union libyen n'a pas cessé de pointer du doigt certains pays dès le début de l'attaque de Haftar contre Triploi.

Les pays en question cherchent, selon Fayez al Sarraj président du GNA, à «se positionner en Libye et à piller ses richesses».

La Libye au bord d'une «guerre sanglante»

De son côté, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a alerté dans son discours, que la Libye était sur le point de sombrer «dans une guerre sanglante», estimant qu'elle pourrait aboutir à une division permanente du pays alors que les combats entre les forces du GNA, reconnu par la communauté internationale, et les troupes de Haftar redoublaient d’intensité autour de la capitale, Tripoli, déplorant un lourd bilan de plus de 510 morts, plus de 2.400 blessés, plus de 75.000 déplacés, outre les 3.400 réfugiés et migrants piégés par les combats.

 Le responsable onusien qui s’est rendu récemment dans plusieurs capitales, dont Washington afin d’obtenir l’appui politique nécessaire à la cessation des hostilités, a fait état des dégâts occasionnés durant ces quarante-huit (48) jours d'offensive, pouvant «prendre des années pour être réparés».  Pour sa part, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smail Chergui, a déclaré que la Libye était devenue le théâtre d’une «guerre par procuration entre acteurs extérieurs défendant leurs propres intérêts nationaux». «La situation est encore compliquée par le fait que la Libye est devenue essentiellement un champ de bataille par procuration entre certains acteurs extérieurs qui défendent leurs intérêts nationaux par le biais de mandataires locaux «, a-t-il indiqué lors d’un briefing au Conseil de sécurité sur la Libye.

Le commissaire de l’UA qui s’exprimait par vidéo conférence depuis Addis Ababa, a relevé qu’il était impératif pour la communauté internationale de reconnaitre « l’ingérence extérieure toxique sans précédent en Libye». Ces acteurs extérieurs ont contribué à inonder la Libye d’armes, créant un environnement propice au développement de l’activité des groupes terroristes, a indiqué M. Chergui.

«Ces interférences aggravent la situation déjà instable sur le terrain «, a-t-il alerté en lançant un appel aux différents acteurs à « £uvrer dans l’intérêt du peuple libyen et de la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye «.  L'UA et l'ONU ont réaffirmé en mai, lors de leur conférence annuelle à New York, la nécessité de mobiliser la communauté internationale pour transmettre des messages forts et unis sur la Libye.

Dans un communiqué conjoint, l’ONU et l’UA ont appelé à mettre fin à l’ingérence étrangère et à un cessez-le-feu immédiat en Libye.

 Toutefois, le Conseil de sécurité (CS) peine à se mettre d’accord sur une résolution exigeant le cessez-le feu, alors que les combats entre les forces du GNA, reconnu par la communauté internationale, et les troupes dirigées par Haftar, les plus violents depuis le début du mois du ramadhan, redoublaient d’intensité autour de Tripoli.

 

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