Missiles russes: Ankara se prépare pour d'éventuelles sanctions américaines

Publié par Dk News le 22-05-2019, 16h13 | 79

 Le ministre turc de la Défense a défendu la position de son pays au sujet de l'achat de systèmes de défense russes S-400, affirmant qu'Ankara se préparait pour faire face à d'éventuelles sanctions américaines.

«Nous allons acheter les S-400 puis les (missiles américains) Patriot», a déclaré Hulusi Akar lors d'un repas de rupture du jeûne avec des journalistes mardi soir. «Bien sûr que nous nous préparons» pour faire face à d'éventuelles sanctions américaines, a-t-il ajouté en réponse à la question d'une journaliste.

L'accord portant sur l'achat par la Turquie de systèmes S-400 a mis à rude épreuve les relations déjà tendues avec les Etats-Unis. Washington a averti à plusieurs reprises Ankara des risques de sanctions qui découleraient de cet achat, puisque la Turquie tomberait sous le coup de la loi Caatsa (Counter America's Adversaries Through Sanctions Act), qui impose des sanctions économiques à toute entité ou pays qui conclut des contrats d'armement avec des entreprises russes. Les Etats-Unis estiment que l'accord avec la Russie conclu par la Turquie, qui est membre de l'Otan, constitue une menace pour la défense occidentale. Ils ont donc sommé Ankara de choisir entre les S-400 russes et les avions de chasse américains F-35, dont la Turquie souhaite également acquérir 100 exemplaires. M. Akar a également affirmé que la Turquie était «lassée» d'être un pays qui ne fait qu'acheter des équipements produits à l'étranger et souhaitait désormais des programmes de production conjointe. Il a ajouté que la Turquie a déjà envoyé des personnels en Russie pour être formés à opérer les S-400 qui devraient être livrés à la Turquie en juin ou juillet. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà annoncé dimanche qu'Ankara et Moscou produiraient conjointement des systèmes S-500 après les S-400. Washington a notamment proposé à Ankara des missiles américains Patriot en guise de solution alternative aux S-400, mais les discussions entre les deux pays sur ce dossier semblent être au point mort.