Ramadhan à Mila: «Z’rika», un met traditionnel affectionné par les habitants de Sidi Khelifa

Publié par Dk News le 25-05-2019, 14h45 | 32

Les saveurs du mois de Ramadhan varient d'une région à l'autre et s’il est généralement admis que cette période connait un regain de culte chez les citoyens et de mansuétude, c’est aussi l’occasion d’amorcer un retour aux sources en ressuscitant des mets traditionnels tels que «Z’rika», un gâteau traditionnel aux dattes, réputés chez les habitants de la commune de Sidi Khelifa (Sud de Mila).

Résidant dans cette même commune, plus précisément dans sa partie supérieure, Mme Zohra, 65 ans, estime que ce gâteau traditionnel représente la «quintessence» de la meïda des soirées ramadanesques des familles de cette région rurale, précisant que «Z’rika» fait partie des mets qu’on présente aux convives pendant ce mois sacré et même au-delà, illustrant l’hospitalité des habitants de la région.

Selon cette sexagénaire, ce met traditionnel simple est préparé à base de semoule, d’eau, d’huile, de dattes tendres (de bonne qualité), éventuellement des noix, ainsi que de beurre naturel extrait du lait de vache, d'eau de rose local distillée et d'une certaine quantité de lait.

«Au début, on prépare la galette ou +Leftet+ comme on l'appelle dans plusieurs régions du pays, constituée de semoule, d'eau et de sel, puis on la découpe en petits morceaux avec lesquels on forme des boules qui sont par la suite aplaties de manière circulaire avant de les faire cuire sur un Tadjine lisse, préalablement graissé avec de l'huile», a-t-elle détaillé.

En second lieu, poursuit-elle, «il s’agit de morceler les petites galettes à la main en petits morceaux et diviser les dattes en 4 morceaux chacune, et ce, avant de disposer les petits bouts de galette et d’étaler les morceaux de dattes par-dessus dans un plateau graissé avec du beurre naturel, sur une épaisseur d'environ 1 centimètre, et sur lequel on peut également ajouter des noix».

«Après avoir rajouté du sucre et de beurre et imbibé les ingrédients avec de l’eau de rose, il faut agencer une deuxième couche, puis une troisième en disposant à chaque fois les mêmes ingrédients», a-t-elle ajouté, indiquant que «la couche supérieure est arrosée avec une quantité importante de lait jusqu’à ce que le gâteau en soit bien gorgé pour s'assurer qu'il reste tendre même après la cuisson».

Mme Zohra renchérit en mettant l’accent sur «la nécessité de cuire le gâteau à four doux, entre 15 à 20 minutes maximum», affirmant qu’une fois qu’il commence à dorer légèrement, il faut le sortir du four et le saupoudrer de sucre, avant de le scinder en carrés en vue de le servir lors des soirées du Ramadhan.

Un met d’une grande valeur nutritive après une journée de jeûne

A cet effet, la nutritionniste Souad Bouchair Laouar soutient que les ingrédients qui composent Z’rika sont très bénéfiques pour le jeûneur, du fait que «ce gâteau est une source d’énergie grâce à l’association des sucres composés contenus dans la pâte et les sucres simples des dattes, également riches en fibres, et ce, en plus des minéraux qui compensent également les pertes dues au jeûne», a-t-elle opiné.

Selon la même source, le rajout des noix en tant que fruits secs confère à ce met traditionnel «une valeur nutritionnelle importante», eu égard à la composition de cet ingrédient qui contient des minéraux, des fibres, des oméga-3 et des acides gras insaturés, protégeant l’organisme de certaines maladies cardio-vasculaires, ou encore le diabète et l’hypertension artérielle.

«Ce gâteau contient également des matières grasses et du calcium contenus dans le beurre et le lait, répondant aux besoins du corps et, par conséquent, le fait de consommer ce met traditionnel pendant le mois de Ramadhan est très approprié pour les jeûneurs «, a souligné Mme Bouchair Laouar.