Elections européennes: Poussée écologiste, déclin de partis traditionnels et percée limitée de l'extrême droite

Publié par Dk News le 27-05-2019, 17h06 | 9

Les résultats des élections européennes annoncés dans la nuit de dimanche à lundi ont confirmé la percée des partis dits de la mouvance d'extrême droite et la progression des formations écologistes, alors que les partis traditionnels ont subi une importante chute lors ce scrutin qui a été marqué par un taux de participation de 50,5%, son niveau le plus élevé depuis 20 ans.

En effet, les premiers résultats publiés dans la nuit de dimanche à lundi ont illustré de la progression des formation d'extrême droite, notamment en France et en Italie, ainsi qu'en Grande Bretagne devenant ainsi des forces politiques dominantes.

En France, la liste du Rassemblement national de Marine Le Pen est arrivée en tête en devançant de 0,9 % la liste soutenue par le président Emmanuel Macron (23,31% contre 22,41%).

Selon les résultats définitifs, les deux listes obtiendront le même nombre (23) de députés élus au Parlement européen après la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

La Ligue de Matteo Salvini est, également, classée en tête des résultats obtenus en Italie avec un score de 34% des voix (28 sièges), faisant désormais de ce parti la première force politique du pays, suivi par le Parti démocrate (24,93 % - 19 sièges) et le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), l'autre composante de la majorité gouvernementale avec (16,94 % - 14 sièges). Comme anticipé, au Royaume-Uni le Parti du Brexit de Nigel Farage, partisan d'une rupture sans concession avec Bruxelles, a obtenu 31,60 % des voix (24 sièges), suivi par le Parti travailliste (Labour) (19,10 % - 14 sièges) et les Libéraux - démocrates (18,90 % - 15 sièges).

En Allemagne, ce sont plutôt les Verts qui ont surpris par leur percée en devenant la deuxième force politique, avec un résultat de 20,90 % des voix (21 sièges), derrière la coalition de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et l'Union chrétienne sociale (CSU) (28,60 % - 28 sièges) tandis que le principal parti d'extrême droite AfD a réuni 11% des voix. En revanche, les résultats des élections en Espagne ont conforté le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez qui est sorti grand vainqueur.

Epargnée par la poussée eurosceptique, l'Espagne est le seul grand pays de l'UE où les socialistes arrivent en tête, avec plus de 32% des voix (20 sièges sur 54) devançant largement le Parti Populaire (17,30 % - 11 sièges), alors que l'extrême droite de Vox rentrera au Parlement européen avec 3 sièges (6% de voix).

Les eurosceptiques encore loin de constituer une majorité

Outre l'Espagne, d'autres pays européens comme le Portugal, l'Irlande, les Pays-Bas ou le Danemark ont été épargnés par la poussée d'extrême droite-eurosceptique où les résultats obtenues par ces formations ont été moins importants que prévus.

S'agissant de la Hongrie, le parti souverainiste Fidesz du Premier ministre Viktor Orban reste dominant avec une large victoire (52,14 % - 13 sièges) suivi par la coalition démocratique (16,26 % - 4 sièges).

Regroupés à l'échelle du continent au sein du Parti populaire européen (PPE), les formations de droite, de centre droit et conservatrice ont remporté au total 179 sièges, contre 216 lors du précédent scrutin. Les sociaux-démocrates (S&D), deuxième parti du Parlement européen à l'issue du scrutin, a obtenu 150 sièges (contre 185). Si le PPE et les sociaux-démocrates (S&D) restent les deux principales formations de l'hémicycle européen, ils perdent leur capacité à réunir à eux seuls une majorité pour faire passer des textes législatifs. Ils devront composer avec les écologistes, qui grimpent de 52 à 70 sièges, grâce à leurs bons résultats notamment en Allemagne et en France, et les Libéraux (Alde), qui obtiennent 107 sièges contre 69 actuellement.

Quant aux mouvements de l'extrême droite et les eurosceptiques, ils occupent 172 sièges, loin de la majorité au Parlement européen (376), alors que les partis dits d'extrême gauche passent pour leur part de 52 à 38 sièges, essayant un sévère revers lors de cette consultation.

Les élections européennes ont été marquées cette-fois par les bons résultats des écologistes, qui espèrent devenir un interlocuteur indispensable dans ce paysage politique de plus en plus divisé.

Concernant le taux de participation, il est toujours inférieur à celui des scrutins nationaux, atteignant cependant les 50,5%, soit le niveau le plus élevé depuis 20 ans.

Cette mobilisation marque, selon des observateurs du vieux continent, un coup d'arrêt à l'érosion continue qui caractérise les élections européennes depuis 1979.

Plus de 420 millions d'Européens étaient en âge de participer au scrutin, afin d'élire pour 5 ans les 751 membres du Parlement européen, une assemblée qui dispose des pouvoirs supranationaux.