Nodules thyroïdiens Sont-ils forcément inquiétants ?

Publié par Dk News le 29-05-2019, 16h16 | 277

La thyroïde peut présenter un, voire plusieurs nodules, c'est-à-dire des petites boules plus dures à la surface de la glande. C'est une anomalie fréquente puisque plus de 30% des femmes en développent au cours de la vie, avec une accélération après 50 ans. La bonne prise en charge.

De nombreuses études pointent pourtant du doigt le caractère encore trop systématique de l'ablation de la thyroïde en cas de nodules. Dernière en date, celle de l'Assurance Maladie qui a analysé le parcours de soins de 35 300 patients opérés en 2010. Verdict : pour 4 cancers opérés, on opère 5 nodules bénins. Pour faire baisser ce chiffre et donc limiter le nombre d'opérations non justifiées, la Société Française d'Endocrinologie a émis en 2011 de nouvelles recommandations et invité les médecins à suivre une procédure bien précise en présence de nodules.

Dans tous les cas :une échographie et un dosage TSH

Le généraliste, le médecin du travail détectent un nodule en palpant la thyroïde ? Cette petite grosseur est découverte à l'occasion d'une échographie de contrôle de la thyroïde ou par hasard lors d'un scanner thoracique, d'un doppler cervical ? Pas d'affolement. Il faut avant tout le faire analyser. Ce qui passe par deux examens : une échographie de la thyroïde pour la caractériser et un dosage sanguin de la TSH pour évaluer le fonctionnement de la glande.

- Si le nodule mesure moins de 10 mm : sauf rares exceptions, le médecin se contentera de vous prescrire un contrôle au bout de six mois pour confirmer le caractère bénin de la grosseur et si rien n'a bougé, une surveillance annuelle sera mise en place.

- Si le nodule mesure entre 10 et 20 mm : la décision de pousser plus loin les investigations, en pratiquant notamment une cytoponction, va dépendre de plusieurs éléments : vos antécédents personnels (irradiations cervicales à l'occasion de radios durant l'enfance), vos antécédents familiaux (nodules et/ou cancers thyroïdiens) et différentes données sur l'aspect du nodule (voir encadré).

- Si le nodule mesure plus de 20 mm : l'échographie est systématiquement complétée par une cytoponction. Pratiquée par un endocrinologue, un radiologue ou encore un ORL rodés à cet exercice, la cytoponction dure 10-15 minutes. Ne vous laissez pas impressionner par l'aiguille permettant de prélever des cellules dans le nodule, elle est tellement fine qu'il est inutile de faire une anesthésie locale. Les cellules prélevées sont ensuite étalées sur des lames de verre pour être analysées au microscope. Les complications sont rares mais il est indispensable d'informer le médecin si vous prenez certains médicaments. Les anticoagulants et les antiagrégants plaquettaires augmentent le risque d'hémorragie.

- Si le nodule mesure plus de 40 mm : Même lorsqu'ils sont bénins, des nodules volumineux peuvent être source de complications : compression de la trachée, hémorragie, hyperthyroïdie... Voilà pourquoi les médecins préfèrent généralement intervenir chirurgicalement quand un nodule dépasse 40 mm.

Hypothyroïdie : reconnaître les symptômes

L'hypothyroïdie, c'est-à-dire l'insuffisance d'hormones thyroïdiennes dans le sang, entraîne un ralentissement du métabolisme. Tout l'organisme semble fonctionner comme en sous-régime. Mais parce que les symptômes sont souvent discrets au début, le diagnostic met parfois du temps à être posé. Si vous présentez plusieurs des signes présentés ci-dessous, parlez-en à votre médecin.

Signes généraux de l'hypothyroïdie

- fatigue physique, intellectuelle et psychique

- prise de poids

- frilosité

- baisse de la libido

- troubles de la mémoire

- déprime

Signes particuliers de l'hypothyroïdie

- pouls lent,

- hypertension artérielle. L'hypothyroïdie non traitée est un facteur de risque cardio-vasculaire, majoré chez la femme ménopausée non traitée,

- épaississement de la peau du visage et du cou, peau sèche et froide, teint pâle cireux, chute de cheveux et ongles cassants,

- crampes, fatigabilité musculaire, fourmillements au niveau des extrémités, syndrome du canal carpien,

- transit intestinal ralenti,

- grosse langue, voix rauque, ronflements, baisse de l'audition,

- ménorragies (règles plus abondantes) infertilité, fausses couches spontanées.

A quoi est due l'hypothyroïdie ?

Dans 20% des cas, le dérèglement est lié à une maladie auto-immune, la maladie de Hashimoto. Elle est confirmée par la présence d'anticorps antithyroidiens dans le sang. Des troubles au niveau de l'hypophyse, la prise de médicament (pour le cœur...) et bien entendu l'ablation de la thyroïde vont aussi se traduire par une hypothyroïdie. Mais parfois, aucune cause n'est identifiée en dehors du vieillissement de la glande.

Comment se traite l'hypothyroïdie ?

Là encore, le médecin décide en fonction de l'intensité de la baisse hormonale. Quand le manque est manifeste et gênant, le traitement repose sur la prise quotidienne et à vie d'hormones thyroidiennes, sous forme de lévothyroxine (Lévothyrox® et ses génériques) dont la dose n'est pas toujours facile à déterminer au début. Et qu'il faut réévaluer régulièrement.

Les traitements par lévothyroxine font l'actu

Près de 3 millions de Français sont traités lévothyroxine, une consommation qui a explosé depuis 20 ans, selon l'agence du médicament. Compte tenu du meilleur dépistage de cette maladie et du vieillissement de la population, ce chiffre n'est pas surprenant. Ce qui l'est, pour l'agence, c'est l'absence de dosage de la TSH chez 30% des malades traités. Il est pourtant indispensable pour justifier le traitement. Reste le problème de sa disponibilité.

Les ruptures répétées de stock de Levothyrox dans les pharmacies conduisent à utiliser d'autres produits, similaires, mais dosées différemment dont moins faciles à utiliser.