France: Plusieurs agents de sûreté musulmans licenciés par la RATP

Publié par Dk News le 03-06-2019, 16h15 | 28

Les agents de contrôle commercial ont engagé,   hier, une nouvelle grève qui se prolongera jusqu'à mercredi prochain,   menaçant de perturber la permanence de l'Aïd El Fitr au cas où leurs   revendications professionnelles ne sont pas satisfaites. 

Plusieurs agents de sûreté musulmans travaillant au sein de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) ont été licenciés suspectés de radicalisation, a indiqué lundi une enquête publié par Médiapart. Plusieurs employés de confession musulmane, à un an et demi après la fin de l'état d'urgence, ont connu des difficultés de renouvellement de leur autorisation de port d’armes, pouvant aller jusqu’à provoquer leur révocation sans qu’ils puissent se défendre, a expliqué le média numérique Après les attentats de Paris et de Saint-Denis, le 13 novembre 2015, qui ont fait plus de 130 morts, la RATP avait fait l’objet de plusieurs articles l’accusant d’»abriter des musulmans radicaux». On a même évoqué le refus de certains agents de serrer la main aux femmes, de conduire après elles, ainsi que de prières sur le lieu de travail. «Si des cas réels d’atteinte à la laïcité ont existé, ils sont restés minoritaires, nous indiquent aujourd’hui tous nos interlocuteurs», a précisé Médiapart. Plusieurs travailleurs musulmans ont fait l'objet d'enquêtes, sur la base d'informations des services de sécurité, mais certaines accusations ont été démenties par la justice.

«Bien que la perte du permis de port d’armes puisse avoir de nombreuses raisons et ne constitue pas en soi une faute disciplinaire, la RATP procède presque systématiquement au licenciement des agents concernés depuis les attentats», en dépit d’une décision de justice du 16 février 2018 qui intime à l'entreprise d’essayer de reclasser les agents concernés sur un autre métier de l’entreprise.

Le journal ajoute que plusieurs autres agents du Groupe de protection et de sécurité des réseaux (GPSR), de confession musulmane ou issus de l’immigration maghrébine, ont depuis les attentats de Paris connu des difficultés de renouvellement de leur autorisation de port d’armes par la préfecture de police de Paris, pouvant aller jusqu’à la révocation. Ces agents, sous couvert de l'anonymat, évoquent une «chasse aux sorcières» qui viserait les agents de confession musulmane ou portant un nom d’origine arabe, ce que la préfecture et la RATP démentent formellement, indique Médiapart, soulignant que deux agents de sûreté de la RATP se sont vu reprocher par la préfecture de police de Paris de «trop fréquenter» des musulmans.

Les agents du GPSR, armés de pistolets, doivent obtenir une autorisation de port d’armes de la préfecture de police de Paris, renouvelable tous les cinq ans après enquête administrative, rappelle-t-on.