Culture

Tlemcen : La Terbiâa de Nedroma, une place à l'illustre passé

Publié par Dk News le 07-06-2019, 14h24 | 142
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La ville de Nedroma, dans la wilaya de   Tlemcen, réputée pour son cachet architectural particulier, ses ruelles   étroites, ses maisons anciennes et son antique place «Terbiâa» (carrée),   est une destination de choix pour les touristes curieux de faire   connaissance avec son histoire et son passé glorieux.

Cette ville, célèbre pour sa «Terbiâa» à laquelle ses habitants sont   associés «ouled terbiâa», est une place publique, appelée ainsi en raison   de sa forme carré et sa surface estimée à quelque 1.000 mètres carrés.

Les anciens de la ville indiquent qu'elle a été appelée ainsi en raison de   sa forme carrée et bordée de trottoirs sur lesquels des tapis étaient posés   pour recevoir les notables de la ville, qui s'y rendaient pour savourer un   café ou un thé.

Aujourd'hui, cette place dispose de toutes les commodités de la vie   quotidienne, dont des infrastructures religieuses, sociales et de   divertissement, a expliqué à l'APS le président de l'association culturelle   «El-Mouahidia» de la ville de Nedroma, Midoune Azzeddine.

La place «Terbiâa», qui abritait jadis trois ou quatre cafés, n'a   sauvegardé qu'un antique café, situé en face de la grande mosquée, qui se   trouve au milieu de cette place.  Dans cet établissement, on y prépare le café à l'ancienne, dans d'antiques   cafetières métalliques que les Nedromiens appellent «Djezoua» et dans   laquelle le café est cuit en trois fois jusqu'à en faire ressortir le goût   si spécial et célèbre, très recherché par les clients, notamment les   visiteurs qui viennent à la «Terbiâa» pour la première fois, a noté M.   Midoune.

Dans le passé, la place était entourée de «mesriate», des clubs et de   petites chambres, qui étaient la propriété des grandes familles   nedromiennes, utilisés pour y jouer de la musique andalouse, pratiquer de   ses nombreux instruments et réciter les qacidate et autres poèmes ayant   traversé les siècles. 

Parmi les «mesriate» les plus connues celles de cheikh Ramdani, gérée par   Hadj Mohamed Nekkache, connu sous le nom de Ghenim, ainsi que celle de Si   Driss Rahal, celle de Hadj Mohamed Ghaffour et bien d'autres. 

On trouve aussi dans cette place, huit zaouîas coraniques comme la   «Aïssaouia», la «Qadiria», la «Hebria Derqaouia», la «Slimania», la   «Ziania» et la «Tidjania».  

Hammam El Bali...9 siècles de «résistance»

Le bain antique (Hammam El bali), appelé également «Hammam El baraka» et   situé à la place Terbiâa, près de la grande mosquée, est l'un des plus   anciens hamam de Nedroma. Il a été édifié il y a 9 siècles et a connu une   opération de restauration, initiée par le ministère de la Culture, en 2003,   et ce afin de le sauvegarder de la disparition.

L'eau, qui provient des monts Fillaoucen, sis dans les environs de   Nedroma, est chauffée au bois. Elle circule dans des conduites enfouies   dans le sol et les murs du hammam, afin de les chauffer de manière   naturelle, a indiqué le président de l'Association culturelle   «El-Mouahidia».

Non loin du hammam se trouve le «Mamouni», un petit espace consacré au   repos et à la relaxation décoré de différentes espèces de fleurs et de   plantes qui se mêlent aux roseaux entourant cet espace, selon M. Midoune,   qui a souligné que, dans le temps, tous les nouveaux mariés de la ville de   Nedroma prenaient leur bain à l'antique hammam, avant de se rendre au   «Mamouni « pour y déguster du thé et du jus de citron. De nombreux cortèges   de mariage prenaient, d'ailleurs, leur départ de ce point.  La place «Terbiâa», qui était connu aussi pour son commerce de fleurs et   de plantes d'ornement, comme le jasmin, les £illets et quelques fruits des   bois qui poussaient dans le périmètre de la ville, est par ailleurs   entourée de quatre anciens quartiers aux ruelles étroites bifurquant dans   cette place publique, à savoir les quartiers de «Ben Affen», «Ahl Souq»,   «Beni Zeid» et « Ahl Kherba «, sachant que Nedroma était entourée, dans le   passé, par des murailles dans lesquelles s'ouvraient quatre portes, « Bab   M'dina « au nord, « Bab Qasba « au sud, « Bab Taza « à l'ouest et « Bab   Fraqi « à l'est. Ces portes étaient, jadis, fermées au crépuscule. 

Il y a dans le palais du sultan des Almohades de Nedroma, édifié par   Abdelmoumen ben Ali, fondateur du royaume   Almoravide, un passage secret menant jusqu'à la place Terbiâa. Ce passage   a été construit par Abou Yacoub Youcef, l'un des émirs des zianides durant   son séjour au palais du sultan Almohade. Les travaux ont duré quatre   années, selon M. Midoune, qui a expliqué qu'Abou Yacoub Youcef a construit   une mosquée à l'intérieur du palais et a utilisé le passage secret pour se   déplacer du palais vers la mosquée et le bain antique de la place Terbiâa.

Réhabiliter les quartiers de la place Terbiâa 

Les anciennes bâtisses des quartiers avoisinant la place «Terbiâa»   connaitront bientôt une opération de réhabilitation des façades et des   toitures, dans le cadre d'un programme initié par le ministère de   l'Habitat, qui concerne quelque 800 habitations anciennes. Le but premier   de cette opération est de faire revivre ces anciens quartiers et la place   Terbiâa afin d'attirer les touristes.

L'association «Mouahidia» de Nedroma compte également former 30 jeunes   dans le domaine de la restauration des anciens bâtis au cours de deux   sessions de trois mois chacune, sous la supervision d'un spécialiste dans   le domaine. La formation se déroulera au niveau de l'ancienne maison de la   famille Si Driss Rahal, qui sera transformée en atelier pour ces jeunes   pour les séances pratiques, a relevé Midoune Azzeddine.

Cette session de formation permettra aux participants d'obtenir un   certificat d'aptitude après le passage des examens au niveau du Centre de   formation professionnelle, ce qui leur ouvrira la voie pour pratiquer leur   métier avec les différentes entreprises de construction qui prendront en   charge la concrétisation du programme du ministère de l'Habitat de   réhabilitation des anciens quartiers de la ville entourant la place   Terbiâa.

Elle s'inscrit dans le cadre du projet «La Casbah pour l'apprentissage des   jeunes chômeurs», parrainé par l'association «Santé Sidi El-Houari» d'Oran,   dans le cadre du programme national   «Adaptation-formation-emploi-réhabilitation», mis en place au titre d'un   partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne.

Ce partenariat touche les wilayas de Tlemcen, Aïn Temouchent, El-Bayadh,   Ouargla, Adrar et Tizi Ouzou, selon la même source, qui a ajouté que son   association a bénéficié d'un montant de 2 millions DA du budget global du   projet.

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