Résolution de la crise en Libye: Des sénateurs américains misent sur la voie politique

Publié par Dk News le 07-06-2019, 16h20 | 10

Le sénateur Todd Jung, dirigeant du parti républicain et membre de la Commission des Affaires étrangères au Sénat américain, a réaffirmé lors d'un entretien avec le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Ahmed Maitiq, le soutien au Gouvernement d'union nationale libyen (GNA), insistant sur le retrour au processus politique en vue d'une résolution de la crise en Libye, ont rapporté vendredi des médias libyens.

Les mêmes sources ont indiqué qu'Ahmed Maitiq a rencontré, lors de sa visite à Washington, des membres du Sénat et du Congrès américains dont la sénatrice Lindsey Graham, l’un des dirigeants du parti républicain, qui ont insisté sur la necessité d'un règlement politique de la crise libyenne.

La déclaration de M. Jung intervient quelques jours seulement après celle du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo qui, en s'entretenant avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, a insisté sur «le besoin urgent de parvenir à une solution politique en Libye et d'empêcher toute escalade».

 Le secrétaire d'Etat américain a appelé aussi le général à la retraite Khalifa Haftar à retourner au calme et à la retenue.

Les troupes dirigées par Haftar ont lancé depuis le 4 avril, une attaque sur Tripoli en vue de s'emparer de la capitale libyenne où siège le gouvernement d'union nationale libyen (GNA).

«Le nombre de morts imputable au conflit armé à Tripoli s'élève à 562 dont 40 civils et 2 855 blessés dont 106 civils», a indiqué l'OMS dans son dernier rapport . Plusieurs ONG alertent en outre sur la dégradation des conditions de vie en Libye, particulièrement sur le volet de prise en charge sanitaire et la disponibilité des produits alimentaires qui commencent à se faire sérieusement rares. La Libye dont l'économie se base essentiellement sur la rente pétrolière risque de connaitre dans le cas où la crise se prolonge des jours encore plus difficiles. En effet, les entreprises pétrolières vont cesser toutes leurs activités au niveau des champs pétrolier, a souligné le patron de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) . «La production pétrolière peut s'effondrer à n'importe quel moment», a averti Mustafa Sanalla, ajoutant qu'elle pourrait chuter de 95%.

 M. Sanalla a expliqué que les sites pétroliers d'exportation ou de production ne sont pas à l'abri du conflit.

Il a rappelé que le Nord-Est du pays, région surnommée le «Croissant pétrolier» d'où est exportée la majorité du pétrole libyen, a été au centre d'affrontements ces dernières années.

«Le conflit s'étendra aux sites pétroliers si la guerre au sud de Tripoli (nord-ouest)», a-t-il prévenu.

L'ONU, l'Union africaine (UA) et la Ligue des Etats arabes, qui suivent avec préoccupation le développements en Libye, ne cessent d'appeler les deux parties en conflit à la sagesse et au calme.

«La guerre en Libye n'est au profit d'aucune partie», ne cesse-t-on pas de rappeler.