Des marches pacifiques sous le signe de l'attachement des Algériens à l'unité du peuple et de la nation

Publié par Dknews le 21-06-2019, 18h48 | 28

Les marches populaires pacifiques qui ont bouclé ce vendredi à Alger leur 4ème mois, se sont déroulées sous le signe de l'attachement viscéral des Algériens à l'unité du peuple et de la nation, rejetant à cette occasion toute forme de régionalisme, ont constaté des journalistes de l'APS.

Battant le pavé pour le 18ème vendredi consécutif, les manifestants ont réitéré à travers les nombreux slogans brandis "la sacralité de l'unité nationale", tout en soulignant que l'Algérie tire sa force et sa richesse de sa diversité.

En ce premier jour de l'été et malgré une chaleur torride, la mobilisation des manifestants est restée intacte, les premiers groupes ayant commencé à affluer vers la Grande poste et la Place Maurice-Audin dès la matinée, avant d'être rejoints par d'autres en début d'après-midi, juste après la prière hebdomadaire du vendredi pour se diriger aussi vers la Place des martyrs.

Les manifestants ont par la suite sillonné les différentes artères de la capitale dans un climat serein, marqué par une grande solidarité dans la mesure où des bouteilles d'eau ont été remises aux marcheurs pour se désaltérer et se rafraichir.

L'accès au parvis de la Grande-Poste, lieu symbolique du Hirak, est toujours fermé, de même que le tunnel de la Faculté et les voies menant vers le Palais du gouvernement pour parer à tout dérapage.

Aux slogans habituels réclamant le changement radical du système et le départ des trois B, en référence au chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, au Premier ministre Noureddine Bedoui et au président de l'Assemblée populaire nationale, Moad Bouchareb, la lutte contre la corruption et ceux qui ont dilapidé l'argent et les richesses du pays, les manifestants ont scandé des slogans à travers lesquels ils ont crié que "les Algériens sont des frères", bannissant aussi toute forme de régionalisme ou de racisme.

Par ailleurs, il est à signaler qu'une cinquantaine de personnes ont été interpellées par les forces de sécurité puis relâchées à la fin des marches, a-t-on appris de source sécuritaire, précisant qu'il s'agit d'individus ayant brandi des emblèmes autres que le drapeau national et ceux déjà connus par les services de sécurité et qui perturbaient auparavant la quiétude des marches.

Les marches de ce vendredi interviennent aussi après le discours du Général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, à Béchar dans lequel il a mis en garde ceux qui tentent d'infiltrer les marches en brandissant des drapeaux autres que l'emblème national.

Ces marches interviennent également dans le sillage de la poursuite du jugement et de la mise en détention provisoire d'anciens hauts responsables du pays, impliqués dans des affaires de corruption et d'abus de fonction.

Pour rappel, le juge d'instruction près la Cour suprême avait ordonné le placement en détention provisoire des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que l'ancien ministre des Travaux publics et du Commerce, Amara Benyounes, alors que d'anciens ministres et walis et autres responsables ont été placés sous contrôle judiciaire.

Ces hauts responsables ont été auditionnés par le juge d'instruction près la Cour suprême et le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed dans des affaires de dilapidation des deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'indus privilèges.

La Cour suprême a en outre ordonné le réexamen de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, dont des peines de prison allant d'un an avec sursis à 20 ans de réclusion ont été prononcées en mai 2015 contre 23 personnes morales et physiques impliquées dans cette affaire de corruption.

Pour rappel, l'APS diffuse des images et des vidéos sur ces marches sur son site internet (www.aps.dz).