Allemagne: 30.000 personnes pour soutenir les ONG de sauvetage de migrants

Publié par Dk News le 07-07-2019, 14h55 | 8

Plus de 30.000 personnes ont manifesté dans une centaine de villes d'Allemagne samedi en signe de solidarité avec la capitaine du Sea-Watch et pour réclamer une prise en charge des migrants sauvés par les ONG en Méditerranée, selon les organisateurs.

A Berlin, le cortège comptait quelque 8.000 personnes tandis qu'à Hambourg, 4.000 personnes ont participé au défilé, selon le collectif Seebrucke.

Au total, des sit-ins, défilés et rassemblements se sont déroulés dans une centaine de villes dans toute l'Allemagne. «Le sauvetage en mer ne connaît pas de frontières, tout comme notre solidarité», a assuré la capitaine du Sea-Watch, Carola Rackete, dans un message adressé aux manifestants à Berlin. «L'irresponsabilité des Etats européens m'a contrainte à agir comme j'ai agi», a ajouté la jeune Allemande qui se trouve toujours en Italie. Aux commandes du Sea-Watch, un navire de l'ONG allemande éponyme, Carola Rackete a été arrêtée après avoir accosté de force la semaine dernière sur l'île italienne de Lampedusa pour débarquer 40 migrants secourus en mer et bloqués à bord pendant plus de deux semaines. Mardi, une juge italienne a invalidé son arrestation, au motif qu'elle avait agi pour sauver des vies.

Deux enquêtes distinctes, pour résistance à un officier et pour aide à l'immigration clandestine, continuent cependant de peser sur elle.

La jeune femme a suscité un grand élan de solidarité en Allemagne alors que les voix dans la société civile se multiplient pour exiger l'accueil en Allemagne des migrants sauvés en Méditerranée.

Ils ont notamment réclamé que Berlin prenne en charge les migrants actuellement à bord de deux bateaux au large de Lampedusa, l'Alan Kurdi et l'Alex. Brandissant des gilets de sauvetage, les manifestants à Berlin ont dénoncé la criminalisation du sauvetage en mer et s'en sont pris particulièrement au ministre italien de l'Intérieur (extrême droite) Matteo Salvini. Carola Rackete, inconnue du grand public avant son arrestation, a assuré s'être sentie abandonnée par les gouvernements européens durant son odyssée avec les migrants rescapés. «Mon sentiment c'est qu'au niveau national comme au niveau international, personne ne voulait vraiment apporter son aide.

Ils se refilaient la patate chaude», a-t-elle jugé dans l'hebdomadaire Der Spiegel dont elle fait la Une ce samedi.