Sommet de l'UA: lancement opérationnel à Niamey de la ZLECAf pour approfondir l'intégration africaine

Publié par Dknews le 08-07-2019, 17h35 | 6

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a été lancée dimanche à Niamey dans sa phase opérationnelle à l'occasion de la tenue du 12ème sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) pour assurer l'approfondissement de l'intégration africaine et garantir la paix et la prospérité.

L'Algérie, par la voix de son Premier ministre, Noureddine Bedoui, représentant le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah à ce sommet extraordinaire, a annoncé sa décision de procéder à la ratification de l'accord relatif à la ZLECAf et que l'instrument y afférent sera déposé prochainement auprès du président de la Commission de l'UA.

M.Bedoui, était accompagné du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum ainsi que du ministre du Commerce, Saïd Djellab. Il avait été reçu à son arrivé à Niamey par le Premier nigérien, Brigi Rafin .

Il s'était également entretenu avec le président du Niger, Mohamadou Issoufou.

Le Premier ministre a relevé que l'Algérie "poursuivra son engagement, comme par le passé, et avec la même énergie, dans les négociations en cours et à venir, en faveur du parachèvement de l'ensemble de l'édifice institutionnel africain et de l'approfondissement de l'intégration africaine, avec le même esprit de solidarité et de défense des intérêts de l'Afrique".

Il a ajouté qu'avec l'entrée en vigueur de la ZLECAf, "nos pays réalisent l'une des aspirations majeures de l'agenda 2063 qui vise à faire de l'Afrique un continent émergent et un acteur influent et efficace dans les échanges économiques et commerciaux mondiaux".

 

La ZLECAf pour consolider la paix et assurer la prospérité

Pour le président de la commission de l'UA, Moussa Fakki Mahamat la ZLECAf servira à consolider la paix et à assurer la prospérité, relevant que c'est un "projet emblématique et une inestimable réalisation".

Il avait indiqué que 54 pays (sur 55 membres de l'UA) ont signé l'accord de la ZLECAf et 27 ratifications ont été enregistrées, affirmant que la croissance économique du contient devra "être plus rapide vu son remarquable potentiel".

Pour lui, elle va favoriser l'échange, l'émancipation de la femme et la prospérité notamment pour la jeunesse, ajoutant que son entrée dans sa phase opérationnelle permettra la réalisation des infrastructures pour l'interconnectivité des territoires.

De son côté, le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Smaïl Chergui a indiqué que la ZLECAf apportera une "très grande contribution à la paix et à la stabilité de l'Afrique", ajoutant qu'elle permettra aux échanges de se multiplier.

"Son impact économique et social sera évident donc, nous aurons énormément de gains en matière d'emploi et de mobilité de main d'oeuvre", a-t-il dit, relevant qu'il y a une détermination politique des Etats membres pour donner un souffre à cette intégration africaine.

La ZLECAf est entrée en vigueur le 30 mai denier, dans l'objectif de constituer un marché unique pour les biens et services au niveau du continent, basé sur la libre-circulation des activités et des investissements.

Très attendue, cet espace constitue un marché de 1,2 milliard de personnes et créera un marché de 3.000 milliards de dollars, sans aucun droit de douane ni restriction à la frontière, selon les données fournies pas ses concepteurs.

Elle vise à stimuler le commerce intra-africain en offrant un Accord commercial global et mutuellement bénéfique entre les Etats membres, couvrant le commerce des biens et des services, les investissements, les droits de propriété intellectuelle et la politique en matière de concurrence.

La zone supprimera progressivement les droits de douane et fera baisser les barrières non tarifaires. Elle aidera à améliorer les infrastructures de qualité déplorable et les postes frontaliers inefficaces.

Elle facilitera aussi la circulation des marchandises, des ressources humaines ainsi que des fonds au sein de la région, et stimulera la croissance commerciale en reliant les économies fragmentées du continent dans un marché intégré de plus d'un milliard de clients potentiels.

L'idée de la création la ZLECAF avait été déclinée dans le Traité d’Abudja en 1991, qui dispose que les Etats africains doivent renforcer leurs Communautés Economiques Régionales (CER) en intégrant et en coordonnant leurs politiques commerciales.