La présidentielle est "la voie la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays"

Publié par Dknews le 09-07-2019, 18h54 | 6

Le président du parti "Talaie El Hourriyet", Ali Benflis a estimé, mardi à Alger, que l'organisation de l'élection présidentielle "représente la voie la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays", en plaidant pour le changement du régime politique et une nouvelle Constitution pour un Etat de droit.

"Dire que l'organisation des élections présidentielles représente la voie la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays, ce n'est absolument pas nier le caractère impératif du changement de régime politique, de l'organisation d'une transition démocratique et de l'élaboration d'une nouvelle Constitution pour un Etat de droit", a-t-il écrit dans une contribution publiée par le quotidien El-Watan.

Il a affirmé, à ce titre, que "le prochain mandat présidentiel sera un mandat de transition plein et entier", estimant que "c'est dans ce cadre-là que se trouve la place naturelle de la transition démocratique, de la nouvelle Constitution et de l'objectif global de changement de régime politique".

C'est même "une occasion historique" qui s'offre aux Algériens, selon Benflis qui a appelé à "faire des prochaines élections présidentielles autre chose qu'un autre faux-fuyant, un autre sursis accordé à un régime politique en voie de déchéance ou un semblant de changement sans le changement".

Le président du parti "Talaie El Hourriyet" (avant-gardes des libertés) a mis en garde, à ce titre, contre "l'ouverture précipitée" de ces chantiers.

Pour M. Benflis, "sans un président légitime, sans un gouvernement qui serait l'émanation d'une volonté populaire exprimée sans craintes et sans contraintes, l'ouverture précipitée de ces chantiers relèverait du saut vers l'inconnu et participerait, en plus imagé, au navire que l'on veut mener à bon port sans personne aux commandes".

Le forum national pour le dialogue qui a tenu samedi une réunion à Alger pour tenter de trouver une solution à la crise "ne réclame pas la paternité d'une solution miracle", a-t-il encore ajouté, soulignant que "la solution durable et définitive à la crise actuelle ne saurait provenir que d'un grand dialogue national autour d'un compromis national".

Néanmoins, le président du parti "Talaie El Hourriyet" a affirmé que ce forum "s'appuie sur quelques évidences pour poser les fondements d'une sortie de crise qui reste à notre portée", citant à ce propos, "la grave crise politique" et ses conséquences économiques, sécuritaires et sociales.

Il a cité également dans le même ordre d'idées, les risques de "dérives" et de "dérapages" de cette crise qui dure, ainsi que le fait que les objectifs du changement et du renouveau à atteindre font l'objet d'un consensus national, mais aussi la conviction qu'un grand dialogue national peut aider à surmonter l'impasse actuelle.

Pour l'ancien chef du gouvernement, les objectifs de la révolution pacifique "ne sont atteints d'aucune équivoque".

Ces objectifs, a-t-il poursuivi, concernent "l'édification d'un Etat de droit où la souveraineté populaire tiendrait toute sa place, où la citoyenneté ne serait plus qu'un autre concept trompeur et où les droits et les libertés individuelles et collectives seraient respectés, protégés et garantis de manière intransgressible".

Il a relevé, à ce titre, l'existence d'un "véritable consensus national" sur l'objectif global de changement de régime auquel aspirent les Algériens, mais aussi sur la nécessité d'aller vers une "phase de transition" ou encore sur l'importance d'élaborer une "nouvelle Constitution".

"L'objectif global de changement de régime, de même que la phase de transition devant y conduire et la nécessité d'une nouvelle Constitution devant servir à son encadrement, font, de fait, l'objet d'un véritable consensus national", a-t-il soutenu.

L'ancien chef du gouvernement a souligné, toutefois, que les Algériens restent divisés sur la voie et les moyens de leur réalisation effective.

"C'est sur le choix de cette voie-là qu'apparaissent aujourd'hui les lignes de clivage les plus profondes et les points de divergence les plus forts", a-t-il expliqué.

Selon M. Benflis, "ce qui fait encore débat, c'est le choix du moment le plus propice et le plus opportun pour l'ouverture de l'ensemble de ces chantiers dont l'extrême sensibilité et la grande complexité n'échappent à personne".