Aïn Defla: Aâmi Ali, un exemple d’opiniâtreté dans l’accomplissement du devoir religieux

Publié par Dk News le 21-07-2019, 14h34 | 16

En dépit du fait qu’il ait pris part, sans succès, à de nombreuses opérations de tirage au sort se rapportant au hadj (pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam), le vieux Itim Ali de Aïn Defla n’a pas pour autant abdiqué, voyant enfin son vœu d’accomplir le 5ème pilier de l’Islam exaucé.

A la veille de son départ pour la Mecque, prévu mardi prochain, ce presqu’octogénaire (il est âgé de 79 ans), ne semble pas encore réaliser qu’il figure bel et bien sur la liste des heureux partants et qu’il va, enfin, pouvoir concrétiser un «rêve caressé depuis longtemps».

«Les mots ne suffisent assurément pas pour décrire ce que je ressens au plus profond de moi-même», a confié, ému, ce retraité de la santé, père de 8 enfants, disant avoir une pensée pour tous ceux parmi ses proches et amis qui, bien qu’ayant pris part à de nombreux tirages au sort, «ne pourront hélas pas effectuer le voyage tant convoité». «C’est le destin.

Il était écrit quelque part que j’allais effectuer cette année le pèlerinage», a-t-il encore confié, soulignant à l’adresse de ceux qui n’ont pas été tirés au sort que ce qui compte le plus pour Dieu, ce sont les intentions «les actes pouvant parfois être accomplis à des fins ostentatoires», a-t-il fait remarquer.

En dépit de son âge avancé, des conditions de voyage et de la chaleur régnant aux Lieux saints en cette période de l’année, M. Itim, alias aâmi Ali, ne semble guère craindre pour sa santé, affirmant s’être préparé aussi bien sur le plan physique (une heure de marche par jour environ) que sur le plan spirituel (participation à de nombreuses sessions consacrées à l’accomplissement des rites du hadj).

«Des personnes ayant accompli le hadj ont, à leur retour, affirmé qu’à la faveur de la mystique du lieu incitant au surpassement, nombre de personnes âgées ou a priori poly pathologiques (souffrant de maladies et prenant des médicaments) accomplissent tous les rituels avec, parfois, plus d’énergie et d’enthousiasme que les jeunes valides», a-t-il expliqué.

Se référant à son frère plus âgé ayant accompli le hadj, il a toutefois mis en exergue l’importance pour le pèlerin de faire attention au coup de soleil et de s’en tenir aux prescriptions de son médecin afin, dit-il, de «limiter au minimum le risque de problème de santé qui gâcherait son séjour» Mais ce que aâmi Ali semble «appréhender» le plus, ce n’est pas tant le voyage en lui-même, mais c’est le fait d’aller vers un endroit dont il ne connaît rien.

«Je vais souvent en France où je me rappelle d’ailleurs avoir rencontré, en 1965 (à Paris), feu Mohamed Bouzidi, journaliste de la radio algérienne durant la guerre de libération, c’est dire que pour ce qui me concerne, voyager ne pose pas de problème, mais accomplir un voyage + spirituel + de surcroît à La Mecque, c’est une tout autre chose», confie-t-il les larmes aux yeux.

Au responsable de l’Orientation religieuse à la Direction des Affaires religieuses et des wakfs de Aïn Defla, Yahia Douba avec qui il a entamé une discussion juste avant de procéder au retrait d’un certain nombre de formulaires, ce dernier lui a fait savoir que le pèlerinage constitue une opportunité pour visiter les villes saintes et de vivre d’intenses moments de spiritualité, de fraternité et de communion dans un des lieux extrêmement fascinants.

Il lui a en outre souligné l’importance de se repentir à Allah (At-Tawbah) avant d’entamer ce voyage et de réparer les fautes commises envers autrui.

Une fois arrivé aux Lieux Saints, l’observation d’un comportement exemplaire est plus que recommandé, a-t-il insisté, signalant qu’à cause de la fatigue, des longues attentes, de l'inconfort de certains endroits, le pèlerin est tenté de perdre son sang-froid.

Et, à l’instar des citoyens se préparant à effectuer le pèlerinage, il affirme ne pas «chômer» durant les derniers jours précédant le grand départ. «On est bien évidemment au four et au moulin car, en sus des préparatifs d’ordre administratifs se rapportant au pèlerinage, il faut recevoir les proches et amis qui viennent nous saluer avant notre départ, des moments où l’émotion atteint son paroxysme», a-t-il soutenu.