Microbiote intestinal : il faut s'en préoccuper dès la naissance

Publié par Dk News le 24-07-2019, 15h22 | 8

Anciennement appelé "flore intestinale", le microbiote intestinal est constitué de 100 000 milliards de bactéries (10 fois plus que le nombre de cellules du corps humain) qui participent à l'équilibre de notre santé. De nombreux facteurs peuvent influencer son développement et sa composition. C'est pourquoi il faut lui porter une attention particulière dès la petite enfance.

Le microbiote intestinal, autrefois appelé "flore intestinale", est considéré aujourd'hui quasiment comme un organe supplémentaire du corps humain. Les 100 000 milliards de bactéries présentes dans l'intestin protègent l'organisme en jouant un rôle fondamental dans le développement et la régulation du système immunitaire.

La colonisation microbienne commence dès la naissance. En effet, des micro-organismes extérieurs envahissent le tube digestif suite aux premiers contacts de l'enfant avec son environnement (allaitement, alimentation, environnement etc.). Un bébé a donc, au cours de ses premières années, un microbiote intestinal très diversifié et complexe. Ce n'est que vers l'âge de 2 à 3 ans qu'il se stabilise.

C'est pendant cette période de colonisation microbienne qu'il faut être particulièrement vigilant car elle va influencer l'état de santé tout au long de la vie. La composition du microbiote intestinal du nourrisson va influer sur la qualité de son système immunitaire durant toute sa vie.

UN MICROBIOTE QUI SE CONSTRUIT DÈS LA NAISSANCE

Dans le ventre de sa mère, le fœtus ne construit pas encore son microbiote intestinal. Son tube digestif ne comporte donc aucune bactérie, il est entièrement stérile. C'est dès la naissance que le microbiote intestinal va commencer à se développer par la respiration, le contact physique avec l'entourage, l'allaitement, l'alimentation etc.

Avec les microbiotes de la mère (vaginal, intestinal, cutané) et les micro-organismes de l'environnement, le bébé va se composer petit à petit un microbiote diversifié qui atteindra sa forme adulte vers l'âge de 2 à 3 ans. L'essentiel des micro-organismes, qui vont s'installer tout le long du tube digestif, sont indispensables pour le transit et la digestion mais aussi pour le bon fonctionnement du système immunitaire. Mais certains peuvent au contraire s'avérer nuisibles et participer à l'apparition de pathologies diverses comme le surpoids, les allergies ou les maladies inflammatoires de l'intestin (MICI).

UN MICROBIOTE PLUS FRAGILE CHEZ LES BÉBÉS NÉS PAR CÉSARIENNE

Le développement du microbiote intestinal peut être influencé par différents facteurs :

Le mode d'accouchement. Si le bébé naît par voie basse, les bactéries qui vont envahir son tube digestif proviennent en grande partie de la flore vaginale et fécale de la maman. Alors que s'il naît par césarienne, il ne bénéficie pas de cette flore maternelle. Son microbiote sera donc plus fragile et pourra mettre un peu plus de temps à se former car la diversité microbienne ne sera plus autant diversifiée que par accouchement vaginal.

La composition du régime alimentaire. L'allaitement maternel module la composition du microbiote intestinal et augmente la présence des bifidobacteries et de lactobacilles alors que le lait infantile favorise la présence d'Enterobacteriaceae, une mauvaise bactérie.

Une étude a montré qu'un microbiote pauvre en bifidobacteries chez le bébé avait un lien avec l'apparition de surpoids à la pré-adolescence. Le microbiote des nourrissons se modifie de nouveau au moment de la diversification alimentaire, avec l'introduction de nouveaux aliments, notamment solides.

La prise de médicaments. Un traitement antibiotique peut réduire la qualité et la quantité du microbiote intestinal car en supprimant les mauvaises bactéries, il supprime aussi les bonnes. Même si les espèces initiales sont capables de se rétablir en grande partie, sur une longue durée, les traitements antibiotiques peuvent modifier le microbiote intestinal.